Paris : L’UMP dénonce une « politisation des nominations » au sein du PS
Publié le Par Julie Catroux
Jean-François Lamour, élu UMP, reproche au Parti Socialiste une politisation de l’administration.
Les querelles reprennent de plus bel à seulement quatre jours du premier tour de l’élection présidentielle entre le Parti Socialiste et l’UMP. Après que François Hollande ait dénoncé hier à Lille, le fait que «les grandes fortunes de France » se soient rassemblées dimanche à l’hôtel Crillon en face de la Concorde pendant le meeting de Nicolas, Jean-François Lamour reproche à Bertrand Delanoë, maire de Paris, une « politisation de l’administration » et y voit « une préfiguration de ce que fera Hollande s’il est élu ».
Dans une lettre transmise vendredi au maire PS de la capitale, le député du XVème arrondissement dresse sur six pages un inventaire destiné à « prouver que la politique de recrutement et de promotion interne à Paris est fondée sur des critères idéologiques ». Ainsi la direction de la voierie de la ville de Paris est remise en cause : François Lamour demande des explications sur une politique de « nettoyage » des directeurs des différents services de le ville au profit des proches des éléphants. Pour ne donner qu’un exemple : à la tête de l’administration parisienne, l’actuelle secrétaire générale de la ville de Paris, qui dirige l’ensemble des services de la collectivité était en 2002, conseillère technique de Laurent Fabius, alors ministre des Finances. Et des cas comme celui-ci, l’élu UMP en dénonce une quarantaine.
« Cette politisation concerne également les sociétés d’économie mixte et les établissements publics de la Ville » affirme Jean-François Lamour citant le directeur du Crédit municipal de Paris, qui fut l’ancien chef du service d’information du gouvernement Jospin. Inquiet, le député se demande si cette politisation de l’administration de plus en plus présente depuis quelques années ne va pas être reproduite si François Hollande est élu. Estimant que ce dernier commence une véritable « chasse aux sorcières » dans l’ensemble des administrations de l’Etat, il craint que ce favoritisme politique municipal ne devienne national.
Cette dénonciation fait suite à une mission d’information pilotée par l’élu UMP Alain Destrem à l’automne 2010. L’opposition municipale avait dénoncé ce problème de politisation de l’administration ainsi que des primes octroyées aux plus hautes salariés, considérées comme exagérées. Etrangement, depuis cette enquête, les primes ont diminué ainsi que le salaire de Bertrand Delanoë. Le salaire de l’élu PS avait été dénoncé par « la Tribune » et celui-ci avait été estimé à plus de 7000 euros mensuels bruts. Contestant la méthode de calcul du quotidien, le maire de Paris avait dénoncé un « mensonge regrettable ».
Alors que le Parti Socialiste se dit « indigné » et « navré » par cette « stigmatisation », Maité Errecart, adjointe chargée des ressources humaines rappelle que le « conseil de Paris pilote la politique de la ville de Paris et que l’administration la met en œuvre ». Cette déclaration de Jean-François Lamour et la publication de sa lettre n’étonnent personne à quelques jours du premier tour. Mais n’oublions pas la nomination de Jean Sarkozy à la tête de l’Etablissement public de la défense en 2009. Même si certains fustigent que cette accession à la direction de cet établissement est une nomination et par conséquent, n’est pas du à un favoritisme, les qualités du fils du Président de la République étaient toutefois remises en cause. Ce favoritisme a toujours existé, à droite comme à gauche et ce n’est pas demain que cela s’arrêtera. Cette affaire n’est qu’une énième ligne à la liste, déjà très longue, des querelles et dénonciations entre les deux partis.