HebdoSport : les défis des Bleus
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Il y a des Bleus qui s’interrogent mais qui se disent prêt à relever « LE » défi, il y a des Bleus qui séduisent mais qu’on attend quand même un peu au tournant avant leur défi de l’Euro. L’actualité sportive vue par Jacques-Henri Digeon
Y-a-plus-qu’à. Ce sera donc les Blacks en quart de finale le week-end prochain. Face à une remarquable équipe d’Irlande, dynamique, conquérante, imaginative, le Quinze de France a dû s’incliner pour la première place du groupe et n’échappera pas à une nouvelle confrontation avec les maîtres du rugby. Dimanche, les Français ont, grâce à une défense de fer, fait illusion une mi-temps avant d’être submergés par la marée verte. Mais surtout, ils ont une nouvelle fois fait preuve d’un manque récurrent de volonté et d’imagination offensives. A trop subir en résistance, le bouclier a cédé et le jeu prôné par Philippe Saint-André, basé sur la puissance a volé en éclat à l’image d’un Bastareaud monstrueusement inefficace et dont le seul exploit aura été de mettre KO Sexton…Samedi prochain face aux Blacks, y-a-plus-qu’à espérer que comme en 1999 et 2007…
Et si… Mondial de rugby, suite. Et si le Pays de Galles, pas si loin que ça face à l’Australie, battait une Afrique du Sud en dent de scie… Et si les Ecossais du malicieux Vern Cotter et du valeureux Greig Laidlaw surprenaient les Wallabies australiens… Et si, comme cela semble logique, la détermination irlandaise écartaient ces Pumas accrocheurs … Et si, et si…Et si plutôt plus que se dresser sur leurs ergots, les Coqs de Dusautoir, se libéraient enfin face aux All Blacks (pas si tranquilles que ça lorsqu’il faut affronter les Français) et laissaient exploser ce talent qu’on leur devine mais qu’un système a cadenacé. Vous imaginez, des sudistes renvoyés dans leur hémisphère et quatre équipes « nordistes » dans le dernier carré, comme un Tournoi des VI nations de grande volée… On peut toujours rêver.
Vérité. Au contraire des Bleus de l’ovale, ceux du ballon rond séduisent. Après un printemps maussade et des échecs face au Brésil et à la Belgique, la troupe de Didier Deschamps s’est ressaisie : quatre succès consécutifs (Portugal, Serbie, Arménie et dimanche, Danemark). Prochains adversaires, l’Allemagne et l’Angleterre et là ce sera une autre paire de manche. Et c’est là que l’on attendra les Griezmann, Martial, Valbuena , Benzema et autre Pogba. Car, sauf le respect dû aux derniers adversaires des Bleus, la vérité de la valeur de ce Onze de France viendra de ces deux confrontations face à deux nations majeures du football mondial. Et là, pas question de se contenter de dribbles ou de une-deux et de ronronner : il faudra être réaliste. C’est le défi avant l’Euro 2016.
Patience. Huit mois après sa dernière apparition en match officiel, Franck Ribery a recouru sur un terrain : quelques tours de terrain sur la pelouse du Bayern en vingt minutes et une cheville apparemment guérie. A Marseille, c’est Abou Diaby, l’éternel blessé arrivé cet été d’Arsenal, qui aurait pu éventuellement jouer en amical contre Nîmes mais que le staff de l’OM a préféré « garder au chaud » en attendant qu’il soit à 100%. Et à Rennes, on attend toujours Gourcuff. ; aux dernières nouvelles, le surdoué breton ne serait pas encore prêt et il faudrait attendre… la fin de l’année pour le voir intégrer le onze rennais, Patience, les gars ! Enfin, rassurez-vous, « Djo » va mieux. Après son malaise au tournoi de Pékin, il vient de gagner en trois sets au 1er tour de Shangaï..
Molécule. Bertrand Moulinet, Fabio Taborre, Carlos Oyarzun… Ca ne vous dit rien ? Le premier est marcheur et les deux autres cyclistes. Outre le fait de ne pas être médiatiquement inconnus et pas au top de leur discipline, ils ont en commun d’être suspendus pour dopage. Sauf que ce n’est pas à l’EPO , au cortico ou à toute autre substance connue.Non, là, il s’agit de FG-4592, nouvelle molécule favorisant le développement des globules rouges dans le sang. Classique. Sauf que, à la différence des produits habituels, la FG-4592 est interdite à la consommation humaine, qu’on n’en mesure pas les effets secondaires et qu’un bon chimiste clandestin pourrait la reproduire… Et que, comme l’a écrit Dan Perez (L’Equipe du 30 septembre), « A côté, l’EPO, c’est du Doliprane ». On n’en a pas fini avec la triche !