Un été sportif chaud, chaud, chaud !
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Capture d'écran Youtube - IAAF Official
Juillet-Août, mois de vacances. Sauf pour les sportifs qui, du Tour de France aux Mondiaux d’athlétisme en passant forcément par l’ouverture de la saison de football, nous ont apporté leur lot de joies, de surprises mais aussi de polémiques, d’excès et de bons mots. Retour sur un été chaud, chaud, chaud.
Suspicions toujours. Ca n’a pas raté : il n’y a pas un Tour de France où on ne parle pas de dopage. Quand il a plié le Tour en estomaquant tous ses rivaux à la Pierre Saint-Martin, Christopher Froome a aussitôt suscité nombre de commentaires et réveillé les soupçons de tricherie. Il est vrai qu’il y avait tant de similitudes avec Armstrong quand l’Américain mettait KO ses rivaux dès le premier rendez-vous de montagne mais également dans cette incroyable pédalée à 110 tours/minute. Les « je suis propre et si je gagne c’est parce que je travaille dur » et la divulgation de quelques données physiologiques du coureur auront légèrement dissipé le malaise. Inévitables polémiques dans ce monde du vélo au passé sulfureux…
Mais on n’en avait pas fini avec le dopage : enquête de la chaîne allemande ARD relayée par le Sunday Times révélant qu’entre 2001 et 2012, 800 athlètes (sur 5000 contrôlés) du 800m au marathon ont présenté des valeurs suspectes de même qu’un tiers des 146 médaillés mondiaux ou olympiques. Et puis encore, suspicion de dopage à grande échelle en Russie et au Kenya, doutes sur le titre mondial du 100 m du nageur chinois Ning Zetao sortant d’une suspension, interrogations sur les performances à 33 ans du sprinter Justin Gatlin après quatre ans de suspension… N’en jetez plus la cour est pleine !
Fou fou foot. C’est encore du côté de la Canebière qu’est venu le ‘’top’’ de l’été. Après avoir prolongé ses vacances, l’inénarrable Marcelo Bielsa, annonce sa démission au soir du premier match de l’OM (perdu) pour une histoire de contrat. C’est l’Espagnol José Miguel Gonzalez Martin del Campo qui l’a remplacé ; on l’appelle Michel, c’est plus simple !
A Paris, Di Maria est enfin arrivé au PSG. Coût de l’opération, 63 millions d'euros, le transfert le plus cher de L1 après celui de Cavani (64 millions). Dans un autre registre, Paris envoie Lucas Digne à Rome et le remplace pour 23 millions par Kurzawa (Monaco) qui sera… remplaçant de Maxwell, l’indiscutable arrière gauche… Oublié le fair-play financier ! Hors pelouse, le foot est aussi fou : 19 clubs de L1 ont décidé de quitter leur syndicat et d’en créer un conforme à leurs intérêts. Parce que leur projet de deux montées/descentes L2/L1 a été refusé par les clubs de L2 avant d’être retoqué par le Conseil d’Etat… qui réexaminera l’affaire dans quelques mois, il ne fera alors pas bon être 17 de L1 ou 3 de L2…
Et dans les tribunes, les abrutis ont toujours une place de choix, du moins ceux du Parc qui ont sifflé Benjamin Stambouli, recrue du PSG, parce qu’il est né à Marseille et que son père, Henri, a été responsable du centre de formation de l’OM !
C’était écrit. Un partout la balle au centre ! En préparation du Mondial de rugby, Anglais et Français se sont séparés dos à dos : défaite honorable (14-19) à Twickenham pour le Quinze de France et victoire (25-20) un peu plus convaincante mais sans éclat une semaine plus tard au Stade de France. Certes, les avants bleus ont étouffé les Anglais à Saint-Denis et ce succès a fait taire certaines interrogations des observateurs et rassuré les supporters. Mais très franchement, on n’a guère vu de rugby de mouvement. Et n’oublions pas que les Anglais ont présenté leur plus mauvais visage multipliant les fautes et les errances de jeu avant de se requinquer en fin de match et d’inscrire deux essais contre un seul aux Français.
Quant à Philippe Saint-André, il a éliminé François Trinh-Duc de la liste des 31. Il fallait s’en douter : seulement titularisé six fois (11 sélections) depuis le début de l’ère Saint-André qui ne le trouve pas suffisamment « gestionnaire » du jeu, le style d’attaquant du demi Montpelliérain ne correspondait pas au système du Quinze de France plus axé sur un jeu destructeur et défensif qu’un jeu constructeur et offensif. On en vient même à se demander si Saint-André ne l’avait pas retenu dans les 36 uniquement pour se donner bonne conscience et éviter la polémique médiatique… Rendez-vous en tout cas en Angleterre entre le 18 septembre et le 30 octobre.
Et pendant ce temps… Et pendant ce temps là, Ribery, toujours blessé, n’a pas participé avec le Bayern à la reprise de Bundesliga et on ne sait pas quand il rejouera ; mais ne souffre t-il seulement que de la cheville ? « C’est dur dans la tête » a-t-il d’ailleurs déclaré. Et pendant ce temps là, Gourcuff s’est entraîné en solitaire pour être en pleine forme avant qu’un club le choisisse à condition qu’il corresponde à ses valeurs… Aux dernières nouvelles, ce sera Rennes, son club formateur. Au fait, savez vous de quoi qu’il souffrait : d’une fracture du sesamoïde, petit os près de la cheville. Tiens, tiens, lui aussi !
Et pendant ce temps là, Monfils qui n’a, dit-il, jamais aussi mal joué au tennis et a toujours un « pet » quelque part s’est séparé de son entraîneur Jan De Witt, le neuvième ; à qui le tour ? Quant à Tsonga, il a toujours du mal à passer deux tours… Le premier vient d’abandonner à l’US Open (c’est pas la cheville c’est le dos !) et le deuxième a sorti le pré-retraité finlandais Nieminem ; en attendant mieux…
Et pendant ce temps là, à Pékin dans le Nid d’oiseau de ses premières gloires olympiques, Usain Bolt est entré un peu plus dans la légende. On le disait diminué, vulnérable. Il est reparti avec le plus difficile mais le plus beau 100 m de sa carrière et un nouveau triplé en or, le cinquième depuis 2008. Personne ne lui arrive à la cheville !
Ils l’ont vraiment dit ! « Ridicule, pathétique et grotesque », de Jean-Pierre Louvel président de l’UCPF après la démission du syndicat de 19 clubs de L1. Sur le fond, il a peut-être raison. Mais se souvient-il seulement du feuilleton pour le rachat de son club, Le Havre, et du ridicule dans lequel il s’était enfermé plusieurs mois en faisant confiance au douteux Christophe Maillol.
« Kokkinakis (tennisman australien) a b… ta copine, désolé de te le dire mec ! », de Nick Kyrgios, espoir du tennis australien lors de son match au Masters 1000 de Montréal contre le Suisse Wawrinka ; résultat, et 25.000 dollars d’amende, 28 jours de suspension avec sursis et une mauvaise réputation bien installée sur le circuit !
« Ca sent la testostérone, ça se voit jusque sur les murs… », du journaliste-commentateur Alexandre Boyon aux Mondiaux de natation à Kazan pour commenter l’image de la chambre d’appel avant la finale du 50 mètres de Florent Manaudou.
« Une course de warriors, les mecs ils sont fous, regardez-les, la tête qu’ils ont, ce sont des chiens enragés, moi je ne suis qu’un homme... », du coureur de 800 mètres Pierre-Ambroise Bosse, en visionnant sa demi-finale aux Mondiaux d’athlétisme à Pékin.