Tout a été dit sur la tragique disparition de Florence Arthaud, « la petite fiancée de l’Atlantique », Camille Muffat, championne olympique du 400 m libre et Alexis Vastine, le boxeur maudit des Jeux de Pékin et de Londres. Et les hommages ont été à la hauteur de leur vie sportive et de l’aura qu’ils dégageaient. Mais au-delà de ce drame qui a frappé le sport français en Argentine, ce sont les exagérées et indécentes polémiques des heures puis des jours d’après qui ont choqué. Dans une habituelle excitation panurgique, les radios, JT, chaînes d’information et autres talk-shows se sont vautrés dans un pitoyable exercice de dénonciation de la téléréalité. Etait-ce vraiment le moment ?
Mais aussi, n’a-t-on pas rangé trop rapidement « Dropped » dans cette catégorie ? Peut-on croire un instant que des champions de la trempe des trois victimes, mais aussi Alain Bernard, Philippe Candeloro, Jeannie Longo et autre Sylvain Wiltord se soient laissés tenter par une de ces productions télévisuelles de fausse vie, de voyeurisme et de manipulations. Non, il s’agissait là d’une émission-aventure à l’instar de Pékin Express, de la Carte au trésor de Sylvain Augier ou encore de la Chasse au trésor de Philippe de Dieuleveut dans les années 80 avec, il ne faut pas le nier, les risques que cela implique. « C'était l'aventure, le fait de découvrir des paysages et de se retrouver dans des situations hostiles qui nous excitent tous les uns les autres et surtout de donner une image de nous différente », a d’ailleurs tenu à témoigner Alain Bernard. Il traduisait en cette seule phrase les motivations de ces champions peut-être en mal de sensations fortes après, pour la plupart, leur retraite sportive.
Pour se dédouaner ce ces débats stériles, certains de ces polémistes de pacotille sont même allés jusqu’à évoquer la difficile reconversion des sportifs. Certes, le sujet peut être abordé. Mais pas en ces circonstances ! Car là encore, même si l’attrait financier ne peut être occulté, on peut douter que l’appât du gain ait été la motivation première de ces champions que l’on peut imaginer à l’abri du besoin. Plus sûrement voulaient-ils connaître de nouvelles sensations en retrouvant le goût, un peu oublié, de l’effort et du dépassement de soi qui les avaient conduits à leur réussite sportive.
L’enquête révèlera peut-être des manquements à la sécurité, des fautes humaines. Mais en aucun cas ces polémiques n’avaient lieu d’être. Elles étaient juste des insultes à tous ces champions d’exception frappés par la fatalité, à leurs familles et leurs amis.