Certes, Nibali, Contador, Froome et Quintana, principaux favoris du Tour de France du mois de juillet, ont choisi de s’expliquer sur les bords de l’Adriatique à Tirreno-Adriatico (11-17 mars). Mais il y aura au départ de Maurepas (prologue samedi) et Saint-Rémy-les-Chevreuses (départ 1re étape lundi) quelques clients, peut-être outsiders de la Grande Boucle mais capables de troubler le match à quatre que l’on attend l’été prochain. Leur comportement, leur faculté à peser sur la course, leur capacité de réaction et leur état de forme constitueront le principal attrait de cette 73e édition, même si on peut penser qu’ils ne seront pas obligatoirement impliqués dans la victoire finale. En dehors des succès de Contador (2010) et Wiggins (2012) Paris-Nice a en effet souri le plus souvent à des co-leaders ou à des capitaines de route (Betancur 2014, Porte 2013, Martin 2011, Sanchez 2009).
Chaubouret, premier rendez-vous
La part belle faite à l’exercice chronométré (Maurepas samedi et le col d’Eze en conclusion le 15 mars) bénéficiera aux spécialistes et leur donnera incontestablement un avantage pour la victoire finale (Martin, Porte, Wiggins) Mais si la succession du Colombien Betancur se jouera peut-être sur les hauteurs de Nice, l’arrivée du jeudi 12 en haut de la Croix de Chaubouret constituera le tournant de ce Paris-Nice. Dans une montée de 10 kilomètres à près de 7% de moyenne précédée de cinq bosses de 3e et 2e catégories, les ténors de l’épreuve devraient s’expliquer. On y retrouvera les purs grimpeurs (Aru, Bardet, Peraud, Majka, Rolland, Kwiatkowski) et les tout-terrains (Dumoulin, Gallopin, Rui Costa, Talanski, Thomas, Van Garderen, Vichot…). Sans oublier quelques baroudeurs prêts à en découdre pour une victoire d’étape de prestige.
Une chose est en tout cas certaine, ce Paris-Nice exigera une présence de tous les jours et la moindre absence coûtera cher et probablement la victoire finale.
Les forces en présence
Tête de liste. Bradley Wiggins (Sky). Deux contre-la-montre (Maurepas et le col d’Eze), son aptitude à la moyenne montagne, sa dernière course par étapes avant d’en finir avec la route sur les pavés du Nord (dont il a fait un objectif !) et la future conquête du record de l’heure, autant d’éléments qui placent le Britannique en pôle position. D’autant plus que notre homme n’est pas du genre à se contenter de faire de la figuration. Le lauréat du Tour 2012 sera à coup sûr la grosse attraction.
Les « À suivre ». Dans l’optique de deux chronos et de leurs facultés tout-terrains, Tony Martin (Etixx/Quick Step), Richie Porte (Sky) et Tom Dumoulin (Team Giant) auront des atouts à faire valoir.
Fabio Aru, révélation de 2014 (3e du Giro), le coureur d’Astana trouvera un terrain à sa convenance tout comme Rafal Majka (Tinkoff), le meilleur grimpeur du Tour 2014 et le Portugais Rui Costa (Lampre), 2e à Nice l’an dernier. Andrew Talanski (Cannondale) essaiera de retrouver des sensations après une année 2014 décevante. Enfin l’Américain Van Garderen (BMC), en vue au tour d’Oman (2e), et le Britannique Gerraint Thomas (Sky), vainqueur cette année du tour d’Algarve, affichent une forme précoce et devront être surveillés de près.
Une inconnue enfin : les dispositions dans une course à étapes du récent recordman de l’heure, le jeune Australien Rohan Dennis.
Les Français. Outre les trois sprinters cités précédemment, on suivra avec intérêt les trois têtes de listes : les deux AG2R, Romain Bardet dans le rythme en Andalousie (derrière Froome et Contador) et Jean-Christophe Peraud, à la forme précaire mais qui courra sans pression, et Pierre Rolland (Europcar) encore à la recherche de sensations.
En deuxième rideau, le prometteur Warren Barguil (Team Giant), le passe-partout Tony Gallopin (Lotto), l’opportuniste Arthur Vichot (FDJ/FRA), 3e en 2014 et l’inusable Sylvain Chavanel (IAM) seront susceptibles de se glisser dans des bons coups et de troubler les favoris.
Les sprinters. On attendra les sprinters pour les trois premières étapes. Premier de cordée, le Norvégien Kristoff (Katusha) qui s’est distingué sur les épreuves du golfe Persique (3 succès). Pour le contrer, on comptera sur Greipel (Lotto), Degenkolb (Team Giant), et les Français avec l’ambitieux Bouhanni (Cofidis)en tête, Demare (FDJ/FRA), encore un peu juste, et pourquoi pas Coquart (Europcar), récemment couronné à l’Américaine des Mondiaux sur piste.
Les étapes
Dimanche 8 mars, prologue à Maurepas : 6,7 km contre-la-montre, à partir de 13h35 (boulevard Misery)
Lundi 9 mars, 1re étape, Saint-Rémy-les-Chevreuses – Contres (Loir-et-Cher), 192 km : départ à Saint-Rémy-les-Chevreuses (rue de la République), à 11 heures ; présentation des équipes à 10 heures.
Mardi 10 mars, 2e étape : ZooParc de Beauval /Saint-Aignan (Loir-et-Cher) – Saint-Amand-Montrond (Cher), 172 km.
Mercredi 11 mars, 3e étape : Saint-Amand-Montrond – Saint-Pourçain-sur-Sioule (Allier), 179 km.
Jeudi 12 mars, 4e étape : Varennes-sur-Allier (Allier) – Croix de Chaubouret (Loire), 204 km.
Vendredi 13 mars, 5e étape : Saint-Etienne (Loire) – Rasteau (Vaucluse), 192 km.
Samedi 14 mars, 6e étape : Vence (Alpes-Maritimes) – Nice (Alpes-Maritimes), 181,5 km.
Dimanche 15 mars, 7e étape : Nice – Col d’Eze, 9,6 km contre-la-montre.
Les équipes
AG2R La Mondiale, Astana Pro team, BMC Racing Team, Bretagne Séché Environnement
Cofidis, Etixx Quick Step, FDJ/FRA, IAM g, Lampre, Lotto Soudal, Movistar, Orica GreenEdge, Cannondale, Europcar, Team Giant, Katusha, Lotto NL, Sky, Tinkoff Saxo, Trek Factory.