Tour de France : Tony Gallopin, le rayon de soleil français
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Capture d'écran Youtube
Vainqueur hier de la 11ème étape, le coureur de Lotto-Belisol se fait un nom sur les routes du Tour. A 26 ans, Tony Gallopin apparait comme une valeur sûre du cyclisme français. Si un podium à Paris ne semble pas accessible, il a ébloui la première semaine de la Grande boucle version 2014.
En une semaine, Tony Gallopin, connu seulement des amateurs de cyclisme, est devenu le coureur français le plus populaire de ce Tour de France 2014. Lors des premiers jours, il s’est montré en suivant de près le maillot jaune italien, Vicenzo Nibali. Sa performance, quelque peu éclipsé par les abandons des favoris, a éclaté au grand jour le 13 juillet, lorsque le coureur originaire de Dourdan (Essonne) à chiper le maillot jaune, le temps d’une étape. Sa fabuleuse victoire d’hier entre Besançon et Oyonnax, a confirmé que le jeune homme de 26 ans avait des valeurs apprécié des Français.
Le patriotisme
Collé au leader du classement général le 13 juillet, Tony Gallopin a flairé le bon coup. Chaque année, les coureurs tricolores se battent pour offrir aux Français une victoire d’étape le 14 juillet. L’essonnien a innové cette année, en offrant le maillot jaune aux Français la veille de la fête nationale. Voir un frenchy porter le maillot jaune du Tour de France le 14 juillet a développé le sentiment de fierté des Français. Un coup de maitre qui comportait des risques, celui d’être épuisé le lendemain lors de la première étape de montagne dans ce Tour 2014. Mais Tony Gallopin n’a pas résisté au plaisir d’offrir ce cadeau aux Français. Ils lui en sont tous reconnaissants.
Le courage
C’est probablement la vertu qui saute le plus aux yeux. La veille de la 11ème étape, Bernard Hinault conseillait aux coureurs français « d’oser quitte à tout perdre ». Un message reçu par Tony Gallopin qui a osé, et en plus, à gagner. Tous les spectateurs du Tour de France ont pu voir la pugnacité de Tony Gallopin hier. Parti en attaque à quinze kilomètres de l’arrivée et après une étape plate mais épuisante, le jeune français a vu les sprinteurs, dont le maillot vert Peter Sagan, le rejoindre. De quoi se démobiliser. Il n’en a rien été, au contraire. Il a relancé la machine, et ses poursuivants, qui se regardaient dans le blanc des yeux, n’ont cette fois pas pu le rattraper.
Le 14 juillet déjà, celui qui était alors maillot jaune avait déjà montré que le courage était une qualité qui le caractérise. Epuisant par son étape de la veille, il devait faire face à la première étape de montagne. Or l’essonnien n’est pas un grimpeur. Il savait donc qu’il allait souffrir, mais n’a pas reculer devant la difficulté. Certes, il a rendu son maillot, finissant à près de 5 minutes de Vicenzo Nibali, vainqueur de l’étape ce jour-là. La bouche ouverte et le visage ruisselant, Tony Gallopin a tout de même tenu le coup lors d’une étape qui aurait pu le faire plonger au classement. Aujourd’hui, il caracole a la 5ème place, à seulement 3’12 de Nibali.
La lucidité
Cette journée de galère a démontré que Tony Gallopin n’était pas taillé pour finir dans le haut du classement d’une course comme le Tour de France. La montagne n’est pas son fort, or c’est une des compétences nécessaires pour briller sur la Grande Boucle. S’il ne se dit pas surpris par son joli début de Tour, au risque de « paraître un peu prétentieux », Tony a aussi la tête sur les épaules. Hier, sur France 2, après sa victoire d’étape, il ne s’est pas emballé. Loin de là. Quand le présentateur du JT lui a demandé s’il pouvait imaginer monter sur le podium à Paris, le coureur de Lotto-Belisol a esquissé un sourire. « Je n’ai pas du tout cette ambition là, dans mon équipe on a un coureur pour ça. Je connais ma place au classement général et je ne peux pas jouer avec les meilleurs », avouait-il, lucide. Quelques minutes plus tôt, il disait de lui qu’il « essaie toujours de faire [son] chemin ». Un chemin qu’il s’est d’ores et déjà rendu étincelant.
12ème étape, des cols et la chaleur
Pour la 12ème étape, ce jeudi 17 juillet, les coureurs se frottent à une étape de montagne entre Bourg-en-Bresse et Saint-Etienne. Les grimpeurs devraient se montrer en haut des deux cols de 3ème catégorie et des deux autres de 4ème catégorie. Avec 51 points, l’Espagnol Joaquim Rodriguez (Katusha) domine pour le moment le classement du maillot à pois, devant le Français Thomas Voeckler (Europcar) qui totalise 34 points.
Autre difficulté du jour : la chaleur. Il faisait 32 degrès au départ de cette 12ème étape. Après une première semaine pluvieuse, de fortes chaleurs sont attendues sur les routes du Tour à partir d'aujourd'hui, ce qui fait craindre quelques coups de mou chez certains coureurs.