Le PSG champion, et maintenant ?
Publié le Par Gaspar S.
Ibliskov - Fluctut nec mergitur
Dimanche 12 mai, le PSG est devenu champion de France pour la troisième fois de son histoire. Deux ans après l'arrivée des qatariens, le club ajoute une nouvelle ligne à son palmarès. Il s'agit maintenant de conquérir l'Europe.
Devenir un grand club européen : c'est l'ambition du président Nasser Al-Khelaïfi. Lors des derniers recrutements, les nouveaux dirigeants du club ont démontré leur capacité d'investissement. Beckham, Ibrahimovic, Ancelotti, Thiago Silva, Pastore : en moins de deux ans, les plus grands noms du football mondial ont rejoint Paris. Sur le plan financier, à moyen terme, le PSG semble ne pas avoir de limites. Avec des stars, même avec un projet de jeu modeste, il semble aisé pour un club comme le PSG d'obtenir au moins une qualification pour la Ligue des champions lors des saisons à venir.
S'installer dans cette Ligue des champions comme un club incontournable est une autre paire de manches. Deux exemples viennent à l'esprit : Chelsea et Manchester City. Les deux clubs connaissent la même aventure que Paris.
Le club londonien de Chelsea est la propriété du milliardaire russe Roman Abramovitch depuis 2003. Chelsea a mis près de dix ans pour remporter la Ligue des champions – et encore, cette victoire s'est obtenue au prix d'un jeu extrêmement défensif et peu ambitieux. Un succès chanceux – fondé sur la puissance d'un joueur comme Didier Drogba –, difficilement rééditable. D'ailleurs, les blues ont été éliminé prématurément en Champion's league cette saison et se voient obliger de jouer l'Europa league, trophée de moindre importance.
Philosophie de jeu
Le sort de Manchester City ressemble plus encore à celui du PSG. Pendant des décennies, l'équipe a végété dans le ventre mou du championnat anglais. En 2008, le club tombe entre les mains de Khaldoon Al Mubarak, dirigeant d'un fonds d'investissement d'Abu Dhabi. Si le club a réussi à remporter le championnat d'Angleterre en 2012 – plusieurs années après l'arrivée des nouveaux propriétaires –, il n'a pas encore obtenu de résultats probants dans les grandes compétitions européennes.
Le club de Málaga est également dirigé par le qatarien Abdullah bin Nasser Al-Thani. Les moyens sont plus modestes qu'à Paris ou Chelsea. Les recrutements y sont moins ambitieux. Cette année, les andalous ont tout de même réussi à obtenir leur billet pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Signe qu'avec quelques millions, il est toujours possible d'obtenir des résultats.
Oui mais voilà, il s'agit de durer. Pour acquérir une science qui permette de prendre à son compte le déroulement de toutes les rencontres, il faut un style de jeu, une philosophie. Le besoin rapide de résultat oblige souvent les clubs nouveaux riches à pratiquer un football peu ambitieux reposant sur des coups. Contre Barcelone, Paris a procédé en contre – avec, certes, une vraie réussite. Mais le manque de possession du ballon a pesé lors du match retour.
Pour appliquer un modèle de jeu, il faut du temps. Ce dont le PSG, qui veut gagner tout très vite, ne dispose pas forcément. La semaine dernière, Alex Ferguson quittait Manchester United. Il avait passé 26 ans à la tête du club. À Paris, on parle déjà d'un départ de Carlo Ancelotti. Le PSG pourrait se diriger vers une instabilité qu'il sera difficile de conjuguer avec le succès à long terme.