PSG : il faut sauver Thiago Silva

Qu’il est loin le temps où les commentaires pleuvaient sur les qualités de Thiago Silva. En 2012, année de son arrivée au PSG, les plus grands joueurs du monde mais aussi certaines légendes de l’AC Milan, son précédents clubs, n’hésitaient pas à sortir les grands mots pour  parler du Brésilien. Petit florilège : « Le défenseur le plus dur contre lequel je n’ai jamais joué ? Le type à l’AC Milan, Thiago Silva. Il est absolument irréprochable. » Robin van Persie. « Thiago Silva est mon héritier » Franco Baresi. « Il y a beaucoup de bons défenseurs contre lesquels j’ai joué, mais le plus difficile devrait être Thiago Silva ». Luis Suarez. « Je dirais que Thiago Silva de Milan est le meilleur défenseur du monde » Nemanja Vidic.

A son arrivée au PSG, on s’est rendu rapidement compte que sa réputation n’était effectivement pas usurpée : physiquement et techniquement, le défenseur est au-dessus du lot. Mais c’est surtout dans sa lecture du jeu, sa faculté à remobiliser sa défense, son groupe, que le défenseur se fait remarquer. « O Monstro » endosse rapidement le brassard de capitaine au profit de Christophe Jallet et montre jour après jour qu’il est le patron avec Zlatan Ibrahimovic du groupe parisien. Avec deux-là et Thiago Motta au milieu de terrain, on se dit que pas grand-chose ne peut arriver à ce PSG. Mais comme tout homme, Thiago Silva a ses faiblesses. Une certaine fragilité musculaire mais aussi mentale

La peur de se blesser

On notera une baisse de forme significative du Brésilien depuis un certain PSG-Monaco de septembre 2013 (1-1). Thiago Silva se claque après un petit quart d’heure de jeu et sera absent durant de très longues semaines. Ensuite, c’est l’enchaînement. Une nouvelle blessure à la cheville contre Montpellier en coupe de France au mois de janvier, puis une blessure au visage contre Lorient en mars qui le contraint à porter un masque… A l’approche du Mondial Brésilien, Thiago Silva commence à prendre conscience qu’une blessure est vite arrivée et pourrait le contraindre à rester à quai durant l’évènement. Il joue alors avec le frein à main et ses prestations s’en ressentent immédiatement. En fin de saison dernière, les prestations de Thiago Silva étaient dans l’ensemble assez moyennes, même si le talent du bonhomme suffisait pour atteindre les objectifs fixés par le club, notamment en Ligue 1.

Vient alors le Mondial Brésilien. Le moment pour découvrir un nouveau Thiago Silva. Un Thiago Silva désarçonné, littéralement bouffé par la pression. Avant même la séance de tirs au but contre le Chili en huitième de finale, Thiago Silva craque et fond en larme. L’étoffe du grand capitaine en prend un sacré coup. S'il "échappe" à la débâcle allemande en demi-finale (1-7) pour cause de suspension, il sera toutefois présent pour la suivante, lors de la petite finale contre les Pays-Bas (0-3). Perdu, Thiago Silva rentre à Paris déprimé. S’il cherche pourtant à en découdre et tourner la page du Mondial, c’est une nouvelle tuile qui s’invite.

Communication désastreuse

A peine revenu à l’entraînement, Thiago Silva annonce à Laurent Blanc qu’il se sent capable de tenir sa place contre Reims pour l’ouverture du championnat. Score nul à l’arrivée (2-2) où le Brésilien se montre fautif sur les deux buts, lâchant le marquage sur l’égalisation d’Oniangue avant de se montrer à la traîne sur le une-deux entre Devaux et Charbonnier sur le second but rémois. Trois jours plus tard, il se claque sur une talonnade contre Naples lors d’un match amical au San Paolo. Il lui faudra patienter encore deux longs mois avant de reprendre la compétition. Manquant logiquement le rassemblement du Brésil courant septembre, Dunga, le nouveau sélectionneur Brésilien a décidé de confier le brassard à Neymar. Actuellement en sélection, il a le malheur de constater qu’en plus d’avoir visiblement perdu pour de bon son brassard, il a aussi perdu sa place de titulaire au profit de Miranda (Atletico Madrid) et déballe une nouvelle fois ses états d’âme dans la presse. Le grand défaut de Thiago Silva, c’est bien évidemment sa communication.

On se rappellera lors de son arrivée ses propos maladroits lors de la rivalité Alex/Sakho. On se rappellera aussi de ses propos concernant son malaise à son arrivée à Paris, son amour profond pour l’AC Milan (compréhensible) doublé au fait qu’il jouait toujours avec les protège-tibias du club rossonero (moins compréhensible). Dernièrement, il s’est illustré dans l’émission Luis Attaque sur RMC où il a avoué avoir pensé à partir lorsque l’ex directeur sportif Leonardo a démissionné, et qu’il n’était pas toujours d’accord avec Laurent Blanc. 

Bref, Thiago Silva passe son temps à maugréer, à déprimer et tarde à retrouver le niveau de jeu qui avait fait de lui O Monstro. On l’a récemment constaté lors du Classico contre l’OM (2-0) où il a plusieurs fois manqué de vigilance. Si la situation venait à perdurer, il ne serait pas étonnant de voir son héritier Marquinhos récupérer sa place bien que cela semble plutôt compliqué compte tenu de la place du joueur dans la hiérarchie du club parisien (capitaine et protégé du président Nasser Al-Khelaïfi, ce n'est pas rien)... Une chose est sûre : ses multiples déclarations ne font que fragiliser sa position et son leadership en devient contestable. Selon l'entourage du joueur, Thiago Silva serait déprimé et Laurent Blanc a prévu de s'entretenir avec lui à son retour...