Jean-Marc Ayrault visite un chantier et fait peu d'annonces

L'intérim de Jean-Marc Ayrault se poursuit. Ce matin, aux aurores, le locataire de Matignon a, conformément à un programme annoncé avant hier, rencontré des ouvriers sur leur lieu de travail afin d'évoquer la pénibilité. Puisque le président est en vacances pour quelques jours, c'est le Premier ministre qui occupe le terrain. Sur place, Jean-Marc Ayrault n'a pas fait d'annonce fracassante, laissant ouverte la porte des négociations dans le cadre de la future réforme des retraites.

Retrouvez ICI notre bilan de la session parlementaire de la première année du quinquennat de François Hollande.

Il a tout de même annoncé que la question de la pénibilité, en débat «depuis des années», sera abordée «avec précision» dans les discussions entre patronat et syndicat. Jean-Marc Ayrault a expliqué que le gouvernement allait tenir compte de la proposition du rapport Moreau sur la mise en place d'un compte-épargne en lien avec la pénibilité. Ce texte, remis le 14 juin à Matignon, suggère d'augmenter «rapidement» la durée de cotisation. Celle-ci devrait passer de 43 ans pour les personnes nées en 1962 et à 44 ans pour celles nées en 1966. Cette hausse serait compensée par la prise en compte de la pénibilité dans certains secteurs – sans que celle-ci soit précisément définie. Le chef du gouvernement avait accueilli avec bienveillance le rapport.

«Je n'annonce rien»

«Je n’annonce rien puisque les décisions seront prises au Conseil des ministres du 18 septembre mais nous avançons vers la décision», a expliqué le Premier ministre qui ajoute qu'il va «à nouveau recevoir syndicats patronaux et salariés» le 26 et 27 août pour reparler des modalités d'application de la prise en compte de la pénibilité. «Cette réforme est nécessaire, il faut financer notre système par répartition, garantir le pouvoir d’achat des retraités et en même temps prendre en compte des inégalités qui n’ont jamais été prises en compte dans aucune réforme, notamment les dernières», a précisé Jean-Marc Ayrault.

«Nous avons l’intention de marquer cette réforme par des mesures ambitieuses sur ce sujet. Donc rien de mieux, au-delà des statistiques, des études, que de venir sur le terrain et discuter avec des gens concernés», a par ailleurs déclaré l'ancien maire de Nantes pour justifier qu'il n'annoncerait pas d'ambitions chiffrées pendant sa visite. À propos d'une possible augmentation de la CSG pour financer les retraites, Jean-Marc Ayrault a assuré ne «pas en être aux arbitrages». «Pour l’instant nous examinons toutes les hypothèses» a-t-il répondu aux interrogations des journalistes sur le sujet.

À lire également : Matignon : Ayrault reprend du service après quelques jours de congés.

Durant sa visite, le chef du gouvernement – accompagné de Michel Sapin et Marisol Touraine – est descendu à près de 30 mètres sous terre pour rencontrer les ouvriers de nuit qui œuvrent sur le chantier de la ligne de tramway T6. Ceux-ci, en fin de service, ont pris un café avec les membres du gouvernement dans un réfectoire aménagé sous terre.