Ile-de-France : une taxe de séjour qui inquiète les hôteliers
Publié le Par Raphaël Didio
Flickr - Filip Maljković
Les hôteliers d’Ile-de-France s’inquiètent d’une éventuelle taxe de séjour, visant à récolter 140 millions d’euros annuel, estimant qu’une telle mesure nuirait au tourisme à Paris.
La Ville de Paris cherche actuellement 400 millions d’euros pour équilibrer son budget 2014. Pour cela, Anne Hidalgo cherche notamment à travailler main dans la main avec le gouvernement et a ainsi proposé une taxe sur les séjours touristiques. Mais ces fonds pourraient profiter aussi à la région de l’Ile-de-France, le Stif cherchant actuellement des fonds pour développer les transports en commun du nouveau Grand Paris. Mais cette bataille est pour le moment purement politique et les hôteliers devraient, logiquement, payer la note.
« Racket sur les hôtels »
Ces derniers s’inquiètent ainsi de la possible instauration de cette taxe de séjour qui cible l’hôtellerie en Ile-de-France. Une taxe qualifiée de « racket sur les hôtels » par le Groupement national des indépendants (GNI) qui estime qu’une telle mesure nuirait au tourisme à Paris. Des propos visant l’amendement déjà déposé par le député PS Olivier Faure ainsi que 11 députés franciliens proposant d’instaurer cette taxe de 2 euros par nuitée, destinée à financer les transports en commun.
Cette taxe de séjour, qui serait instituée dès le 1er septembre prochain, permettrait donc de dégager environ 140 millions d’euros par an, soit quasiment le montant de ressources nouvelles (150 millions) que le gouvernement s’était engagé à trouver en signant un protocole de financement des transports en Ile-de-France en juillet 2013. Selon l’Opinion, la taxe passera de 1,50 à 8 euros soit une augmentation de l’ordre de 433 %.
Concurrence déloyale des locations meublées courts-séjours
Le GNI, qui regroupe les syndicats Synhorcat, CPIH et Fagiht, a lui regretté cette action, mettant en avant notamment la concurrence actuelle entre Londres et la Ville Lumière : « Londres talonne Paris, et risque de devenir la première destination touristique en Europe et le secteur doit faire face à la concurrence déloyale des locations meublées courts-séjours » qui ont une activité « sans aucun cadre réglementaire ». Les hôteliers visent notamment Airbnb, service de réservation de locations entre particuliers sur Internet.
L’Alliance 46.2, réunissant les grands groupes du groupes du secteur, a jugé que l’instauration de cette taxe va à l’encontre des conclusions des Assises du tourisme, où Laurent Fabius a notamment proposé d'étendre le travail dominical dans les zones touristiques à Paris, organisées il y a une semaine à Paris et qui se sont données pour but dynamiser le tourisme en France. « En instaurant une surtaxe uniforme sur l'hôtellerie de la première région touristique française, c'est d'abord à l'hôtellerie économique que l'on s'en prend, c'est-à-dire aux établissements accueillant une part importante des touristes chinois qui constituent précisément une cible stratégique du tourisme français », estime l'Alliance 46.2, qui réunit Accor, Aéroports de Paris, Club Méditerranée, Elior, Euro Disney, les Galeries Lafayette, Kering mais assi Pierre & Vacances-Center Parcs.