Le «Washington Post» racheté pour 250 millions de dollars [vidéo]

Le quotidien à l'origine des révélations sur l'affaire du Watergate – et immortalisé dans le film Les Hommes du Président [vidéo] – est racheté par Jeff Bezos, grand patron d'Amazon, numéro un de la vente par internet.

Le journal était détenu depuis quatre générations par la famille Graham, descendants du financier Eugene Meyer – qui deviendra président de la Banque mondiale – qui avait acheté le titre en 1933. Comme l'ensemble des journaux de presse écrite généraliste, le Washington Post souffre de la concurrence des sites internet et des gratuits.

«Des années de difficultés familières au secteur des journaux nous ont incités à nous demander s’il pourrait y avoir un autre propriétaire qui soit meilleur pour le Post», a ainsi expliqué Donald Graham, PDG du groupe, dans un communiqué.

«Nos revenus baissent depuis sept ans» a concédé le propriétaire. « Nous étions certains que le journal survivrait en notre possession, mais nous voulions plus. Nous voulions qu’il ait du succès», relate-t-il également dans une lettre aux salariés dans laquelle il explique s'en remettre à Jeff Bezos, en raison de son «génie prouvé (...) dans la technologie et les affaires».

Pour Katherine Weymouth, nièce de Donald Graham, le décision de vendre – qui s'est faite «avec le cœur lourd» – représente «une chance unique et extraordinaire» pour le quotidien américain.

Jeff Bezos, 49 ans, est à la tête de la 19e fortune mondiale, estimée en mars 2013 à 25,2 milliards de dollars. Il est le créateur d'Amazon et pratique une politique d'élargissement de son groupe à des activités toujours plus diverses.

Il a expliqué qu'il aura «bien sûr des changements au Post dans les prochaines années», notamment dans le secteur du numérique. «Nous aurons besoin d’inventer, ce qui signifie que nous aurons besoin d’expérimenter», résume l'entrepreneur. «Les valeurs du Post ne changeront pas», rassure-t-il cependant.

En plus du Washington Post, Jeff Bezos devient propriétaires de plusieurs publications du groupe détenu par la famille Graham.

Avec cette nouvelle politique numérique, le Washington Post, passé à la couleur en 1999 seulement, poursuit donc sa mutation.