Syrie : Alain Juppé exige une intervention de l'ONU

"Nous nous réunissons pour que cesse le silence scandaleux de ce Conseil", tels furent les mots du ministre des affaires étrangères français hier dans l'enceinte de l'ONU. Alain Juppé, Hilary Clinton et William Hague se prononcèrent vigoureusement pour une résolution onusienne permettant une intervention en Syrie alors que la situation devient dramatique dans ce pays. Depuis vendredi, on dénombre au moins 300 morts, alors que certaines villes sont décrites comme assiégés.

France, Etats-Unis et Grande-Bretagne plaide pour un plan de protection des civils, de transfert du pouvoir de Bachar-Al-Assad vers son vice-président ainsi que la formation d'un gouvernement d'union. Une solution à laquelle la Russie continue d'opposer son veto, même si des évolutions de position pourraient avoir lieu. Le porte-parole russe refuse en effet une intervention occidentale au motif que "le projet occidental de résolution du Conseil de Sécurité ne va pas vers un compromis. L'imposer ouvrirait la voie à une guerre civile".

Si Alain Juppé assure que le but n'est pas d'installer un nouveau régime à la tête de la Syrie, la situation se fait pressante dans un pays où la guerre civile menace chaque jour. Le ministre français a également demandé au règime de Damas de faire toute la lumière sur la mort du journaliste Gilles Jacquier, exigeant une enquête transparente sur ce sujet car "certes la mission indique que le journaliste a été tué par des tirs de mortiers de l'opposition mais cette thèse n'est pas endossée par la Ligue Arabe et nous attendons toujours que les autorités syriennes fassent toute la lumière sur l'épisode".