Panneaux solaires : l'UE durcit tardivement le ton, la Chine riposte

À un an des élections européennes, la Commission Barroso aurait-elle voulu redorer son blason ? Après plusieurs années de condamnables atermoiements, l'UE a décidé de mettre en place un dispositif de protectionnisme à destination des panneaux photovoltaïques fabriqués sur le continent. Depuis longtemps, les panneaux venus de Chine, construits à bas coût, exerçaient une concurrence déloyale sur ceux produits en Europe. À l'hiver dernier, la France avait annoncé des mesures pour sauver cette industrie.

Le 4 juin, contrairement aux souhaits de l'Allemagne, le commissaire européen Karel de Gucht a décidé la mise en place de taxes à l'encontre des panneaux importés de Chine. Celles-ci pourront s'élever jusqu'à 47 %. Cette décision tardive de Bruxelles a été prise contre l'avis d'Angela Merkel qui avait voulu préserver un partenariat privilégié entre la Chine et l'Allemagne – qui fournit à Pékin les machines-outils permettant la fabrication de panneaux solaires...

«Tu taxes mes panneaux solaires, j'enquête sur ton vin !»

Ce mercredi 5 juin, la Chine a riposté à la ruade bruxelloise. «Le gouvernement chinois a lancé une procédure antidumping et anti-subventions visant les vins de l’Union européenne», a ainsi indiqué le ministère chinois du Commerce à l'endroit de Bruxelles. L’agence de presse officielle Chine nouvelle avait même indiqué que les taxes européennes sur le solaire n'étaient «pas susceptibles d’inciter à une réponse amicale de la Chine».

Pour mémoire : L'Allemagne veut-elle plomber les panneaux solaires européens ?

Annuellement, la Chine importe pour près d'un milliard d’euros de vin et spiritueux européens. La France – qui ne s'est pas opposée aux mesures de Bruxelles contre le photovoltaïque chinois – est le premier exportateur européen de vin vers la Chine. En 2012, 140 millions de litres de vin français a été vendu à l'Empire du milieu pour un montant supérieur à 600 millions d'euros.