L'Allemagne veut-elle plomber les panneaux solaires européens ?

«De notre point de vue, les mesures de sanction ne sont plus nécessaires et c'est pour cela que l'Allemagne a dit non aujourd'hui». Avec ses propos, le ministre de l'Economie d'Angela Merkel brise l'espoir de voir se former un front uni pour défendre l'industrie européenne du photovoltaïque.

Or, la Commission européenne avait accepté l'idée d'une taxation exceptionnelle sur les importations de panneaux solaires venus de Chine. Une taxe de 47 % en moyenne devait être décidée par les Etats de l'Union européenne : l'ambition était de protéger les firmes européennes du secteur. Ces dernières sont menacées de disparition. Une concurrence déloyale est dénoncée depuis longtemps par les entrepreneurs, notamment en France.

Lors d'une rencontre à Berlin avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, le ministre allemand a rappelé que l'Allemagne avait demandé un délai pour débattre de la question avec la Commission européenne.

«Bienvenus»

L'idée est de «pouvoir dialoguer avec nos amis ou partenaires» de Chine, a assuré le ministre Philipp Rösler. Une démarche saluée par le Premier ministre chinois : «Vous avez repoussé la discussion parce que vous vouliez nous écouter. Et cette position lie la Chine à l'Allemagne et mérite notre reconnaissance.»

La Chine représente un marché essentiel pour l'industrie allemande. Aussi, Angela Merkel, rejetant tout idée de protectionnisme, a indiqué vouloir faire «tout pour trouver une solution par la discussion et ne pas tomber dans une sorte de confrontation» avec la Chine.

De son côté, Li Kegiang a exigé «plus d'engagement avec l'Union Européenne contre le protectionnisme». Ce à quoi Philipp Rösler a répondu que les investisseurs chinois étaient les «bienvenus». La Chine et l'Allemagne sont les deux plus grandes nations exportatrices du monde.