Les Pussy Riot continuent de s'exprimer même en prison.

Une des membres du groupe russe Pussy Riot, Nadedja Tolokonnikova, a fait parler d'elle ce week-end en lançant, derrière les barreaux de sa cellule, "j'aime la Russie mais je hais Poutine". La jeune femme a été condamnée, avec deux de ses collègues chanteuses, à deux années d'emprisonnement pour avoir effectué une prière anti-Poutine lors d'un concert en février dernier.

"Le système Poutine n'appartient pas au 21e siècle, il rappelle beaucoup plus les sociétés primitives ou les régimes dictatoriaux du passé" a également clamé la jeune femme dans un exercice de réponses à des questions écrites du magazine allemand der Spiegel.  "Au bout du compte, je pense que le procès contre nous était important car il a montré le vrai visage du système Poutine. Ce système a émis un jugement sur lui-même en nous condamnant à deux ans de prison sans que nous ayons commis de crime. Cela me réjouit évidemment" poursuit la chanteuse qui assure ne pas regretter la prière anti-Poutine.

"Malgré tout, c'est une prison russe avec tout son charme soviétique. Il n'y a pas eu beaucoup de progrès : la prison est un mélange de casernes et d'hôpital. Nous sommes réveillées à six heures du matin, ensuite je prends mon petit-déjeuner, ensuite vient le tour de la cour. Le reste de la journée j'écris. Ou je lis, ces jours-ci par exemple la Bible et les oeuvres du philosophe marxiste slovène Slajov Zizek. Le manque de liberté de mouvement ne restreint pas la liberté de penser" décrit également la prisonnière interrogée sur ses conditions de détention.