Camp de Roms à Saint-Denis évacué : la Cour européenne réclame des comptes
Publié le Par Un Contributeur
Flickr - Phlegrean
Ce jeudi matin, la police a participé à l'évacuation d'un campement rom de la porte de Paris à Saint-Denis. La Cour européenne exige des comptes quant au bien fondé de l'opération.
Vers 10 heures ce jeudi, un campement Roms a été évacué à Saint-Denis (93) nous informe Le Parisien sur son site internet. De nombreuses familles ont ainsi été prévenues hier soir de cette évacuation et la plupart des 150 personnes vivant dans ces logements de fortune étaient déjà parties avant l'arrivée de la police. C'est alors que la Cour Européenne des droits de l'Homme (CEDH) est intervenue afin de savoir si des garanties d'accompagnement existaient. Un fait jusque là inédit.
C'est l'ERRC (European Roma Rights Watch), à savoir le centre d'étude européen basé à Budapest, qui a saisi la CEDH le 17 avril dernier concernant le sort des occupants de ce campement. D'après le quotidien francilien, ERRC s'est alors appuyé sur deux articles de la convention européenne des Droits de l'Homme (3 et 8) pour juger que l'expulsion représente un « traitement inhumain et dégradant » et « porte atteinte au droit à une vie privée et familiale »
Ces derniers jours, la CEDH et le gouvernement français se sont ainsi livrés à plusieurs échanges via le quai d'Orsay et le département de la Seine-Saint-Denis. Le service juridique du ministère de l'Intérieur s'est quant à lui charger d'apporter des preuves de prise en charge.
Des évacuations régulières en Seine-Saint-Denis
Le cabinet du préfet de la Seine-Saint-Denis a ainsi soutenu que l'opération s'est fait dans les règles. « Compte tenu des éléments que nous avons fournis, deux diagnostics, une identification sociale et la pré réservation de chambres d’hôtel pour trois familles en particulier, l’opération a pu être maintenue ». Les personnes hébergées étaient des enfants en très bas âge, des femmes enceintes et des gens en mauvaise santé.
Cette évacuation de Roms est une parmi tant d'autres. La préfecture de Seine-Saint-Denis a recensé mi-avril 3 439 Roms vivants dans des campements, dont 720 enfants et 236 personnes disposant d'une obligation de quitter le territoire français. Le 18 avril dernier, Philippe Galli, le préfet du département, précisait qu'il y aurait « une évacuation quasiment chaque semaine ou toutes les deux semaines ».
Par Raphaël Didio