Opération anti-fraude à la Gare du Nord

On ne pouvait pas y échapper, hier à Paris : évaluant à 7% le nombre de voyageurs qui circulent sans ticket, un mal qui touche aussi la RATP, la SNCF a lancé une opération coup de poing. Elle a joué le nombre, envoyant 500 agents, contrôleurs et personnel de sécurité, pour boucler pendant trois heures la Gare du Nord, une des plus importantes gares de la capitale. Là arrivent des trains de grandes lignes, mais aussi des trains de banlieue et des RER. Tous les accès ont été verrouillés pendant trois heures. Environ 1500 resquilleurs ont été interceptés, selon la SNCF.
 

Frauder ne coûte pas très cher
 

Les fraudeurs interceptés paient chacun 30 € si leur ticket n'est pas validé, 50€ s'ils n'ont pas de ticket (plus courant). A quoi s'ajoutent des frais de dossier, 30€, si l'amende n'est pas payée immédiatement. Le risque financier étant faible, même avec un Pass Navigo à 70 € le mois, le nombre des fraudeurs s'est accru, surtout sur les lignes du Transilien qui n'a pas de portiques d'accès aux quais dans certaines gares.
 

Paris-Dépêches avait signalé, en février, le rapport de la Cour des Comptes pointant du doigt l'ampleur de la fraude dans les transports en commun d'Ile-de-France. Et la SNCF, ce n'est pas le pire : du côté de la RATP, le taux de fraude est évalué à 14% dans les trams et les bus. Il ne serait que que 5,4% dans le métro et 2,5% dans le RER. On peut donc s'attendre à des contrôles accrus. Mais sur ces lignes, pas de gare où se concentreraient voyageurs et resquilleurs et donc pas d'effet spectaculaire.