La mort d’un nourrisson au centre de rétention de Mayotte suscite la polémique
Publié le Par Julie Catroux
L'association de défense des immigrés Cimade a accusé hier le service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR) de ne pas avoir porté une « attention particulière » au nourrisson décédé le 16 août au centre de rétention à Mayotte.
Jeudi matin, un bébé de deux mois est mort au centre de rétention administrative (CRA) de Mayotte après un voyage sur un bateau de clandestins suscitant un début de polémique. « Au cours de l'ensemble de la procédure, il semble qu'aucune attention particulière n'ait été portée au bébé malgré son très jeune âge et les conditions de transport durant neuf heures, y compris lors de l'évaluation médicale à l'arrivée au centre de rétention administrative (CRA) », selon les informations recueillies sur place par l’association de défense des immigrés Cimade qui ajoute que « les passagers, au débarquement, n'ont pas bénéficié d'un premier examen médical par le SMUR, contrairement à ce qui est censé constituer la garantie d'un accueil décent de ces personnes ». Après une autopsie pratiquée ce week-end, les causes de la mort se dirige vers une mort naturelle « par étouffement et asphyxie ».
Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, et Victorin Lurel, ministre des Outre-mer, ont fait part de leur « profonde tristesse » tout en justifiant ce placement. « L’île est exposée à des difficultés sans équivalent par rapport au reste du territoire français puisque la pression migratoire irrégulière représente environ 25 % de la population mahoraise », ont expliqué les ministres pour justifier le fait que « la circulaire du 7 juillet recommande d’assigner les familles avec enfants à résidence plutôt que de les placer en rétention, cette disposition ne s’applique pas à Mayotte ».
«Contrairement à ce que défend le ministère de l'intérieur, une telle exception ne saurait se justifier au regard de la situation particulière de Mayotte", déplore la Cimade. Elle demande que "les personnels de l'administration sur place soient clairement alertés sur le fait qu'aucune personne malade ou fragile ne doit être placée en centre de rétention, l'évaluation de l'état de santé des personnes devant être réalisée par un personnel ayant les compétences requises » souligne l’association.