Mohamed Merah était une « cible privilégiée » pour la DCRI

« Ces 23 pages de rapports confidentiels apportent la preuve que le tueur à scooter (...) constituait une cible privilégiée pour la DCRI pour sa proximité avec des islamistes radicaux toulousains clairement identifiés, tout comme son frère Abdelkader », indique le Parisien qui a pris connaissance des documents déclassifiés par le ministère de l’Intérieur. Ces informations remettent en cause la version de Bernard Squarcini, ancien patron de la DCRI qui affirmait que Merah agissait en tant que « loup solitaire ».

Ces documents montrent  dans un premier temps que la principale cible des services de renseignements n’était pas Mohamed mais Abedlkader Merah, son frère. Celui-ci est décrit comme « un proche du groupe de Toulouse », des salafistes arrêtés et condamnés en 2009 pour avoir développé une filière de candidats au jihad.

La DCRI a écrit dans une note en date de novembre 2010 que Mohamed Merah était « un membre d’une fratrie d’islamo-délinquants ». Après ses voyages en Afghanistan, les services français le décrivent comme « un individu au lourd passé délinquant en phase de radicalisation ». En outre, alors que la DCRI anticipait un « un nouveau départ en octobre de Merah vers le Pakistan », le tueur au scooter a pu s’y rendre sans encombre.

A son retour, il est finalement interrogé par les enquêteurs qui lui demandent de s’expliquer sur son voyage. Celui-ci évoque des raisons touristiques alors que la DCRI estiment que ses allers-retours constituent « une menace directe car les jeunes djihadistes peuvent revenir avec pour instruction de conduire des actions armées ».