Les magistrats inquiets des suppressions de postes de juge d’instruction
Publié le Par Julie Catroux
Le Figaro
Les magistrats ont indiqué leur inquiétude quant à la « situation particulièrement inquiétante » des pôles de l’instruction où des postes de juges ne sont pas remplacés voir supprimés. L'Union syndicale des magistrats a écrit hier à la garde des Sceaux.
« Les réductions d'effectifs ont pour conséquence d'obérer considérablement la mise en oeuvre de la collégialité de l'instruction pourtant votée à l'unanimité en mars 2007, censée remédier à la solitude des juges d'instruction mise en cause dans l'affaire d'Outreau » dénonce l'Union syndicale des magistrats. Les saisines moins nombreuses des magistrats instructeurs, au profit des procureurs ont eu pour conséquence de déstabilisés les pôles d’instruction en supprimant 83 postes de magistrats instructeurs depuis 2009. C’est le cas notamment du TGI de Pau et de Coutances qui ne devraient compter qu’un seul juge d’instruction d’ici septembre.
L'Association française des magistrats instructeurs (AFMI) déplore « une disparition de fait de cette spécialisation puisqu'à la sortie de l'école nationale de la magistrature, deux postes de juge d'instruction étaient proposés l'an dernier », a indiqué à l'AFP Claire d'Urso, présidente de l'AFMI. «Sur l'ensemble de ces points, le cabinet de la ministre nous a assurés qu'elle tenait au maintien de la fonction de juge d'instruction et à leur saisine dans les dossiers de délinquance économique et financière », a t-elle ajouté.