Brétigny : une information judiciaire ouverte, les vols et les caillassages confirmés
Publié le Par Gaspar S.
Avrillon - flickr
Le procureur de la République d'Evry a annoncé ce mercredi l'ouverture d'une information judiciaire pour homicides involontaires à la suite de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, dans l'Essonne. Par ailleurs, il indique avoir «la certitude» que des victimes ont bien été volées.
Douze jours après la catastrophe, Eric Lallemant, procureur de la République à Evry, annonce l'ouverture d'une information judiciaire pour homicides et blessures involontaires. Lors d'une conférence de presse, il a indiqué que «les recherches vont se concentrer sur les causes de l’absence, de la rupture ou du desserrage des écrous de cette éclisse (…) qui semble être à l’origine de la catastrophe».
Trois juges d'instruction ont donc été nommés pour enquêter sur le déraillement du train Intercités Paris-Limoges qui s'était partiellement couché sur les quais en gare de Brétigny-sur-Orge. L'accident avait fait six morts – deux passagers voyageant à bord du train et quatre personnes heurtées par le train alors qu'elles se trouvaient sur le quai.
Pour mémoire : Drame de Brétigny : une pièce d'acier en cause, sur une ligne de train ''malade'' [vidéo].
Le procureur a également rappelé que, comme les premiers éléments de l'enquête de la SNCF l'avaient démontré, la responsabilité du conducteur est écartée car celui-ci a réagi en respectant toute les consignes de sécurité. «Le basculement de l’éclisse, à quoi est-il dû ? Je n’ai pas aujourd’hui d’explication», a expliqué le procureur.
Ce dernier a également assuré avoir «la certitude» que des vols avaient bien été commis sur des victimes de l'accident par des jeunes des cités alentours. Il apparaît qu'au moins deux vols – portable et ordinateur – ont été commis sur deux voyageurs. Un plainte a également été déposée par un médecin du Samu, victime de violence et, lui aussi, de vol de portable. Enfin, cinq sapeurs-pompiers ont été la cible de jets de pierre par une bande. Le procureur a fait état d'images de vidéosurveillance où les enquêteurs ont pu voir des individus quitter la gare avec des valises qu’ils n’avaient pas en entrant dans le bâtiment.
Au lendemain des incidents, alors que des premiers témoignages d'actes de ce type étaient diffusés, certains journaux – Libération – avait remis en cause le témoignage des forces de police. Jérôme Guedj, président PS du conseil général, avait lui dénoncé les actes de «sombres crétins inhumains». «On m’a raconté différents moments de tension, (…) quand des imbéciles ont filmé les victimes. On m’a aussi parlé du vol de portable dans un camion du Samu et des pompiers ont dit que des gens avaient profité de la cohue pour voler des bagages devant la gare (…)», avait-il témoigné.
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