Evolution de la langue : le SMS va t'il tuer Molière ?

- « 2m1 on va manG kelke par, di mwa ou T, kon sorganize ! »

- « ben la, chui sur fb, g pa le tps, mé jte redi sa kan chui 10po »

Certes, dans cette situation sont employées quelques abréviations ; mais vous reconnaitrez parmi ces mots des fautes qui sautent aux yeux. Il ne s’agit pas là, de vous donnez une leçon d’orthographe, mais plutôt de savoir comment les jeunes d’aujourd’hui ont réussi à créer cet univers où la maîtrise d’une langue se perd pour laisser place à la défaillance orthographique. L’écran est devenu le principal passe-temps des enfants et des adolescents. En moyenne, le temps passé devant un écran se limite à 10 heures ; au-delà de 2 heures par jour, il y a moins de chance d’être actif dans d’autres domaines (tels que le sport, la lecture sur support papier, et autres loisirs…). Selon des sources provenant du site sante-medecine.commentcamarche.net, l’auteur Louise Hardy (ayant réalisé une étude sur la question du temps passé devant un écran engendrant une baisse de la forme physique) explique que plus les filles passaient du temps devant un écran et moins elles étaient en forme ; et inversement pour les jeunes garçons. Or, à partir de 15 / 16 ans, « on suppose qu'à cet âge, ils ont développé assez de masse musculaire pour s'asseoir, souvent pendant plusieurs heures, devant un écran et rester encore en forme ». De là, en découlent donc des problèmes d’obésité. Du coup, avoir des activités ne concernant, la plupart du temps, que les écrans (jeux vidéo, texto, chat, etc.) empêchent les jeunes de s’intéresser à autre chose et ces derniers finissent par régresser culturellement mais aussi à se désintéresser de la langue française. Ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas non plus de montrer du doigt les nouvelles technologies qui sont, tout de même, utiles à notre société… Il suffit juste de les utiliser à bon escient.

Pourtant, un nouveau genre littéraire a réussi à séduire notre jeune public (en majorité) : les mangas… Phénomène de mode ou véritable passion, les enfants comme les adolescents (et même les adultes) craquent pour ces bandes dessinées japonaises. Là, encore, il serait facile d’établir le lien avec l’écran car la folie des mangas en France s’explique probablement par la diffusion des animés sur nos écrans. En tout cas, on peut en tirer un avantage : lire leur version papier nous fera passer moins de temps devant un écran. Mais qu’en est-il des classiques ? Victor Hugo, Emile Zola, Marcel Pagnol et tant d’autres, ont-ils été oubliés ? Le programme scolaire fait en sorte que les jeunes connaissent ces grands de la littérature, mais dans le fond cela les intéresse-t-ils vraiment ? Comprennent-ils réellement ce qu’ils lisent ? Ne sont-ils pas, finalement, en plein rejet de ces lectures qui les ennuient tellement ? Prendre du plaisir en lisant n’est pas chose acquise pour tout le monde. La lecture c’est aussi éveiller l’esprit, c’est une pratique que l’on emploie dès l’enfance. Au début, on nous lit des histoires et ensuite on en lit ; mais petit à petit on s’y attèle moins, on perd ce goût pour la lecture et on fini par se créer notre propre histoire qui, elle, ne fera partie d’aucun livre à lire ! Bref, ce manque de lecture ne facilite pas la tâche de nos jeunes en matière de qualité d’expression ou orthographique.

Il ne s’agit pas de rejeter la faute sur quelqu’un ou quelque chose. Notre culture, notre société et notre évolution au fil du temps ont permis de grandes découvertes, mais aussi de basculer dans un monde où on endort doucement le peuple en le gavant de « pollution télévisuelle ». A croire que la réflexion ne concerne plus que les intellectuels et que le reste fait parti de l’ignorance ! C’est faux !  N’est ignorant que celui qui ignore qu’il est ignorant… Mais là, encore, comprendrez-vous le message dans sa totalité ? Celui qui juge quelqu’un d’ignorant, l’est peu être à son tour ? Peut-être n’y a-t-il pas d’ignorant ?...

Quoi qu’il en soit, vous pouvez toujours considérer qu’il est temps de sortir votre enfant de cet infernal écran en l’amenant au festival Paris en toutes lettres. En effet, pour la 3^e édition de ce festival, les bibliothèques de la Ville de Paris invitent enfants et familles au Pari(s) des enfants pour partager l’amour des livres et de la littérature jeunesse. « Une fabrique des émotions, une caravane des mots, des consultations poétiques, la voix de ceux qui parlent des livres de leur enfance… autant de moments qui font de ce programme une invitation à prendre le temps d’écouter, d’échanger et aussi de s’amuser » (www.paris-bibliothèques.org).

Quand : le samedi 7 et le dimanche 8 mai, de 11 h à 20 h

Où : le Centquatre au 5, rue Curial – 75019 Paris

Ligne : Métro 7, Riquet ou Crimée

Plus d’info : retrouvez-les sur www.parisentouteslettres.net, rubrique Le Pari(s) des Enfants.