Le Grand Paris en débat au Palais Bourbon dès ce soir

Palais Bourbon, 24 novembre 2009, la nuit est tombée, les députés débutent l'examen du projet de loi relatif au "Grand Paris". Les discussions s'annoncent intenses ce soir. Elles devraient d'ailleurs durer toute la nuit (et s'achever jeudi prochain). Il faut dire que l'enjeu est de taille. Après un an de mises au point, d'annonces, de nominations et de lancements de structures, le "Grand Paris" franchit une nouvelle étape dans son développement.


Le métro, pièce maîtresse
Mais certains craignent la réduction du débat au seul projet de métro automatique en rocade (en tout, 135 km) autour de Paris, le fameux "grand huit", qui est pour le moment la préoccupation principale des élus, alors que le "Grand Paris" doit en théorie, impacter tous les domaines de la vie des personnes qui vivent dans et autour de la capitale. Il est vrai que ce moyen de transport nouvelle génération (coût : 35 milliards d'euros) agira comme un moteur de l'activité économique de la Région capitale en reliant entre eux ses neuf pôles d'activités (et les aéroports)... Mais depuis avril (discours de Nicolas Sarkozy sur les orientations du "Grand Paris"), le métro semble vampiriser les autres thématiques liées au développement du Paris de demain. Christian Blanc, secrétaire d'état en charge du Développement de la Région capitale, entamera certainement son discours d'introduction devant les députés sur les objectifs du "grand huit". Mais il parlera aussi du logement : 70 000 constructions par an sont prévues dans le projet. Le développement durable tient également une place importante dans les intentions : chaque construction devra respecter les obligations édictées par le Grenelle de l'environnement.


Contestation à gauche, à droite
Le projet dans son ensemble déchaîne les passions, à gauche mais aussi à droite. Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République estime par exemple dans un communiqué que le "Grand Paris" n'apporte pas de réponse "aux besoins concrets" des Franciliens. Toujours dans les rangs du parti présidentiel, 7 députés de Paris ont déposé un amendement au projet de loi.
A gauche, on vitupère aussi... La députée communiste, ancienne candidate à la présidentielle, Marie-George Buffet, participera d'ailleurs à un rassemblement devant l'Assemblée nationale, ce mardi 24 novembre, pour dire tout le mal qu'elle pense du "Grand Paris imaginé par Nicolas Sarkozy". Un communiqué du PCF indique que "tous les projets de ce "Grand Paris" tournent le dos aux exigences des Franciliens. Il n'améliore aucunement le quotidien des habitants et dessine une métropole morcelée."
Du côté du Parti socialiste, Annick Lepetit, députée et adjointe au maire de Paris déclare : "il apparaît aujourd’hui clairement que le projet du gouvernement est très loin des promesses affichées par le Chef de l’Etat. Ce texte n’est pas du tout le grand projet d’aménagement urbain capable d’amener croissance, emploi, et amélioration des conditions de transport en Ile-de-France".

Le projet de loi passera devant les sénateurs en février 2010.