Voies sur berges : c'était mieux avant
Publié le Par Fabrice Bluszez
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L'interdiction de la circulation automobile sur les voies sur berges, à Paris, a renvoyé la pollution vers les quartiers plus pauvres. C'est la conclusion de l'Institut des politiques publiques.
On s'en doutait : fermer les voies sur berges n'a pas supprimé la circulation automobile, ça l'a renvoyée ailleurs. Dans une note du 12mai 2021, l'Institut des études politiques, qui analyse l'impact des décisions, l'explique...
La fermeture de la voie sur berges a conduit à une hausse de la congestion de 15 % sur les voies ouest-est du périphérique sud, soit 2 minutes supplémentaires pour un trajet de 10 km.
Du fait de plus fortes densités de population autour du périphérique, la population résidente potentiellement affectée par une dégradation de l’air est environ deux fois plus importante que la population résidente ayant bénéficié de cette fermeture.
Ce qui se vérifie sur cette carte établie avec les données d'AirParis. Elle est extraite de la note en huit pages "Des centres plus verts, des banlieues plus grises", que l'on peut télécharger.
Evidemment, ce constat est désormais rendu public par plusieurs sites d'information, dont Transition Energies qui s'amuse en titrant : "Anne Hidalgo et la thèse farfelue de l’évaporation de la circulation" ou 94Citoyens.com. Dès février 2018, note Auto-Moto, le tribunal administratif estimait que les conséquences de la décision de fermeture n'avaient pas été étudiées sérieusement...
L’étude d’impact a délibérément occulté une partie notable des incidences du projet sur les émissions de polluants atmosphériques et les nuisances sonores, notamment en limitant l’analyse de ses effets sur la pollution atmosphérique à une bande étroite autour des berges, sans en étudier l’impact sur les principaux axes de report de trafic...