Xavier Gorce :« La liberté ne se négocie pas »
Publié le Par Fabrice Bluszez
dr (dessin Xavier Gorce)
Le dessin de Xavier Gorce, sur le thème de l'inceste, dans Le Monde, a été critiqué parce qu'il se moquait un tant soit peu des catégories "à la mode" au sujet de l'inceste. Le Monde s'est excusé. Mais le dessinateur a claqué la porte.
J’annonce que je décide immédiatement de cesser de travailler pour le Monde. Décision personnelle, unilatérale et définitive. La liberté ne se négocie pas. Mes dessins continueront. D’autres annonces à suivre
— Xavier Gorce (@XavierGorce) January 20, 2021
C'est courageux : le dessinateur Xavier Gorce travaillait là depuis 18/19 ans et, en démissionnant, il ne bénéficiera pas des avantages comme la fameuse "clause de conscience" qui permet à un journaliste de quitter un périodique qui change d'orientation. La séie de "pingouins", Les Indégivrables, au dessin léger valait pour son regard aigu sur les attitudes sociales de nos contemporains. On suivra sur Twitter les commentaires désabusés de Xavier Gorce qui explique pourquoi il a pris sa décision.
Je n’ai aucun compte à régler. Je dis ce que je pense juste, je prends la liberté de le dire, sans entraves, sans contrainte. Et si contrainte il y a, je vais dessiner ailleurs. Sans haine. Tout est très simple. Je suis dessinateur indépendant
— Xavier Gorce (@XavierGorce) January 20, 2021
Sans doute surpris par le nombre des commentaires sur les réseaux sociaux (le sujet "inceste" est brûlant), Le Monde avait trouvé utile de s'excuser... Sans doute auprès des « demi-frères adoptifs de la compagne d'un père devenu transgenre... »
Nous considérons, au Monde, que la liberté de la presse est également une responsabilité, qui inclut la capacité à reconnaître une erreur et à présenter des excuses à nos lecteurs. Cela nous est déjà arrivé au cours des dernières années, y compris pour des dessins. C’est ce que nous avons fait mardi, puisque l’erreur de la publication était la nôtre. Il ne s’agit ni d’une censure (le dessin reste publié) ni, a fortiori, d’une sanction à l’endroit de notre dessinateur.