Européennes : qui êtes-vous Marielle de Sarnez (Modem) ?
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Alberto Novi - flickr
Connue pour seconder François Bayrou à la présidence du Modem, Marielle de Sarnez a aussi un solide passé au Parlement européen et est loin d’être une inconnue dans la capitale. Candidate à la mairie de Paris en mars dernier, elle brigue un quatrième mandat à Strasbourg.
C’est en habituée que Marielle de Sarnez se présente aux élections européennes dans la circonscription Ile-de-France. La vice-présidente s’y est déjà présentée en 2004 et en 2009. A chaque fois avec succès. Elue au Parlement européen dès 1999 sur la liste de François Bayrou et alors que les circonscriptions pour les élections européennes n’existaient pas encore, cette native de Paris connaît la capitale comme sa poche. Elle y a d’abord été élue conseillère de Paris en 2001, s’est présenté dans le 14ème arrondissement en 2007 comme tête de liste UDF-Mouvement Démocrate avant de briguer la mairie de Paris aux dernières élections municipales.
Mais entre Paris et Strasbourg, Marielle de Sarnez a déjà dû choisir. En 2010, cumulant les mandats de conseillère de Paris et de députée européenne, elle avait choisi de lâcher son siège à l’Hôtel de Ville pour celui du Parlement européen. Une évidence quand on sait qu’elle fait partie des fondateurs du Parti démocrate européen, dont elle est désormais secrétaire générale.
Un ovni de la politique
Contrairement à de nombreuses autres personnalités politiques qui se réclament du gaullisme, Marielle de Sarnez a de bonnes raisons de le faire. Car son père l’a fait pour elle. Olivier de Sarnez, entré dans la résistance dès l’âge de 16 ans, est resté un fidèle au Général, entrant même au cabinet du ministre de l’Intérieur Roger Frey entre 1961 et 1967. Pourtant c’est en souhaitant s’éloigner de la politique gaulliste que Marielle de Sarnez s’est rapprochée de celui qu’elle a admiré : Valéry Giscard d’Estaing, pour qui elle a fait campagne en 1974. « VGE apportait un nouveau style. […] Il prônait une réelle modernité sociale, la lutte contre les inégalités. En opposition avec les gaullistes de l’UDR », indiquait-elle au magazine l’Hémicycle en 2012.
C’est à la sortie du baccalauréat que Marielle de Sarnez s’est forgée sa propre opinion politique. Contrairement aux autres dirigeants de parti, elle n’a jamais fait l’ENA. Pas même de grandes études. Très jeune, elle a simplement enchainée plusieurs petits jobs avant d’entrer au bureau des Jeunes Giscardiens. C’est cela qui l’a formé à la vie politique, qu’elle a apprise sur le tas.
L’ombre de Bayrou
Quelques temps plus tard, à l’UDF, elle fait la rencontre de François Bayrou. Elle ne le quittera plus, entrant d’abord à son cabinet lorsqu’il est à la tête du ministère de l’Education nationale entre 1993 et 1997. Elle gravit peu à peu les échelons et s’adjuge la confiance de son supérieur. Elle devient sa conseillère, puis sa directrice de cabinet et sera d’ailleurs la première femme non énarque à occuper ce poste. Dès lors, son nom sera constamment associé à celui du président du Modem. Marielle de Sarnez sera successivement sa vice-présidente à l’UDF, sa directrice de campagne à l’élection présidentielle de 2007, elle cofondera le Modem à ses côtés avant d’en assurer la vice-présidence.
Alors que son président a parfois occupé la place de « troisième homme » lors des présidentielles, elle est en quelque sorte le « Raymond Poulidor du Modem ». L’éternelle deuxième de son parti. Une place qu’elle ne devrait pas quitter en France tant que François Bayrou ne lui cédera pas son fauteuil. En revanche à Strasbourg, Marielle de Sarnez est bel et bien leader de son parti. Les élections européennes sont en quelque sorte son heure de gloire. Une heure qu’elle s’apprête de nouveau à savourer.