Essonne : le débat se poursuit autour du Grand Stade
Publié le Par Raphaël Didio
Flickr - Anu Gupta
Suite aux discussions entre la Commission Nationale du débat public (CNDP) et la Commission Particulière du Débat Public (CPDP) concernant la réalisation du Grand Stade de l'Essonne, Europe Ecologie - Les Verts en appelle à la FFR et les collectivités pour renoncer à ce projet.
Ce Grand Stade semble susciter l'enthousiasme des habitants de l'Essonne et divers groupes d'associations du territoire qui espèrent en retirer beaucoup de bénéfices en terme d'image, d'emploi et de transports. "L’idée serait de profiter, comme pour le Stade de France, de l’opportunité que représente l’arrivée d’un stade de cette ampleur pour tirer tout le territoire vers le haut", annonce Jacques Archimbaud, qui préside le CPDP, dans des propos relayés par Essonne Info. La possible candidature de Paris pour les JO d'été 2024 encourage également cette opportunité puisqu'un village olympique autour de l'Essonne est ainsi envisagé.
Mais ce sont bel et bien les projets d'aménagement et de modernisation des transports qui suscitent le plus l'attente des Essonniens. Ce Grand Stade pourrait ainsi être l'accélérateur espéré à ces projets. Toutefois, le scepticisme demeure puisque Christian Leyrit, président du CNDP, citant les mots de SNCF/RFF, avoue que "pour le RER D, l'ampleur des travaux ne permet pas d'envisager une mise en service avant 2025 au mieux" alors que l'année d'inauguration du stade est prévue pour 2018...
Les Verts agacés
Dans un communiqué publié sur leur site internet, EELV retient que, dans ses conclusions, "la CPDP souligne la fragilité du projet : les élu/es de Seine-Saint-Denis ont par exemple témoigné de leur inquiétude quant à la pérennité économique et sportive du Stade de France de Saint-Denis face à l'émergence d'un tel concurrent", et qu'au sein même de la FFR, "la CPDP a observé de nombreuses réticences face au projet, liées à l'enracinement historique du rugby dans le sud-ouest de la France, à la multiplication des enceintes en Ile-de-France, aux inquiétudes des petits clubs quant aux aspects budgétaires".
EELV assure également qu'"en matière d’emplois, rien dans le modèle économique présenté par la maîtrise d’ouvrage ne vient démontrer que le solde de création d’emplois locaux serait au final positif. L’offre de transports est totalement inadaptée aux besoins du Grand Stade", ajoutant que "le discours des élu/es locaux de l’Essonne oublie les énormes programmes d’investissement qui sont déjà en cours sur le RER D d’un montant de 653 M €, pour rattraper quarante années de sous-investissements. Avec ou sans le Grand Stade, ces investissements, programmés, seront bien réalisés !"
Le soutien de Manuel Valls
Mais ils devront faire face à un soutien de taille au projet du Grand Stade : Manuel Valls. Le maire d'Evry, Francis Chouat, présent lors des discussions entre CNDP et CPDP, a reconnu, concernant le positionnement de l'Etat qui n'a officiellement jamais pris position, qu'"il y a eu une accélération ces dernières semaines" grâce au "changement de locataire à Matignon". Le nouveau secrétaire d'Etat aux sports, Thierry Braillard, avait lui déclaré au micro de France Bleu le 23 avril dernier qu'il était "a priori, pour". L'affaire semble en tout cas bien engagée pour les partisans du projet.