Européennes : qui êtes-vous Alain Lamassoure (UMP) ?
Publié le Par Antoine Sauvêtre
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Habitué des élections européennes dans la circonscription Sud-Ouest, Alain Lamassoure débarque en Ile-de-France pour tenter de briguer un cinquième mandat de député européen. Le quatrième d’affilée pour cet européen convaincu.
La candidature d’Alain Lamassoure aux Européennes dans la circonscription Ile-de-France est en quelque sorte « un rendez-vous en terre inconnue » pour lui. Non pas parce qu’il n’est pas habitué à ces élections, loin de là. Sa première victoire aux Européennes date de 1989 et il siège non-stop au Parlement européen depuis 1999. Mais plutôt car il n’a jamais été élu hors de son fief : les Pyrénées Atlantiques. Il doit sa présence en Ile-de-France à la nomination de Michelle Alliot-Marie comme tête de liste dans la circonscription qu’il a toujours défendue, celle du Sud-Ouest.
Copieux CV
Un remplacement qui a moyennement plu à l’élu de 70 ans, dont le CV n’est pas si éloigné de celui de « MAM ». Comme elle, ce diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et de l’ENA a été maire (à Anglet pendant un an !). Comme elle, il a siégé à l’Assemblée nationale, de 1986 à 1997. Et comme elle, il a été ministre. Des Affaires européennes d’abord sous le gouvernement d’Edouard Balladur (1993-1995), puis du Budget dans le gouvernement Juppé (1995-1997). Député européen depuis 1999, l’ancien du RPR ne pouvait pas être exclu de ces élections. L’UMP lui a donc trouvé la région Ile-de-France, orpheline de sa tête de liste de 2009 Michel Barnier, promu commissaire européen en 2010, pour tenter de briguer un cinquième mandat d’eurodéputé.
UMP divisée
Sauf que l’arrivée d’Alain Lamassoure ne plait pas à tous les ténors du parti. Henri Guaino, député des Yvelines, et Laurent Wauquiez, vice-président de l’UMP, ont publiquement critiqué sa présence pour représenter le parti de droite. Il faut dire que leur vision de l’Europe est bien différente. Alain Lamassoure, fervent défenseur d’une Europe fédérale n’a rien à voir avec les positions plus protectionnistes de ses deux comparses, devenus ses rivaux. L’eurodéputé veut une Europe plus forte, avec plus de pouvoir et de budget quand certains, à l’UMP, veulent rendre aux pays membres un certain contrôle, sur l’immigration par exemple.
Quoi qu’il en soit, la campagne pour les Européennes s’annonce tendue. Même la numéro deux de la liste UMP en Ile-de-France, Rachida Dati, a soutenu la « liberté de parole » d’Henri Guaino. Alain Lamassoure, lui, devra faire entendre sa voix s’il veut retrouver son siège à Strasbourg.