Présidentielle : François Hollande expose son pacte éducatif à Orléans.
Publié le Par Jennifer Declémy
Pendant que Paris se déchainait sur les révélations du Figaro Magazine, François Hollande lui parlait éducation à Orléans.
Hier, le candidat socialiste était à Orléans pour parler éducation qui, on le sait, est un des piliers de sa plateforme présidentielle. Dans l’après-midi il a rencontré des jeunes bénévoles de l’Afev (association qui lutte contre les inégalités scolaires) qui lui a soumis un pacte national contre l’échec scolaire qu’il a volontiers signé. Après cette rencontre, il a rendu hommage à Jean Zay, ancien ministre de l’éducation du Front Populaire assassiné pendant la période de Vichy et dont il a loué l’esprit républicain. Mal connu des français, ce ministre fut pourtant très important : il fut un des fondateurs du Festival de Cannes, du CNRS et surtout, un artisan de la démocratisation scolaire.
François Hollande se rendit ensuite au lycée Jean Zay où, après avoir déposé une gerbe en mémoire, il remercia les lycéens présents de rendre hommage avec lui à l’ancien ministre. Mais pas question de répondre sur le terrain des valeurs à Nicolas Sarkozy car « c’est la vie quotidienne des français qui compte. Quand on a un mauvais bilan, il ne faut pas essayer de chercher à faire diversion ».
Pourtant, lors de son discours au soir, sans jamais le nommer le candidat socialiste ne put s’empêcher de répondre au président sortant, sur le terrain des valeurs. Conscient qu’il devait répliquer, sans pour autant tomber dans le piège tendu, François Hollande a livré dans son discours, « école et nation » une critique en règle de Nicolas Sarkozy et son supposé courage : « est-ce du courage de s’en prendre aux chômeurs, aux plus faibles, aux plus fragiles ? Non le courage est d’appeler au rassemblement et à l’effort, et s’en prendre à la finance ». Concernant la proposition de référendum, il n’a pu s’empêcher d’ironiser « mais le prochain référendum, c’est l’élection présidentielle ! ».
L’attaque du candidat de l’UMP n’était cependant pas le premier objectif du député de Corrèze qui a donc livré hier soir son diagnostic de l’école « qui a été dégradée ces dernières années, elle est devenue une variable d’ajustement, les suppressions de postes se sont accumulées » et qui préconise donc plusieurs mesures : création de 60 000 postes dans l’éducation, réforme des rythmes scolaires, plus d’enseignants dans les classes, rétablissement de la formation initiale des professeurs, rétablissement de l’histoire en Terminale Scientifique ou encore la création d’un socle commun entre la primaire et le collège.
Discours qui s’inscrit à gauche, mais qui reste modéré et insiste sur les valeurs républicaines des socialistes en affirmant que « la première promesse de la République c’est l’école » : du François Hollande classique, mais qui semble marcher jusqu’à présent.