Présidentielle : l’UMP s’active sur le web.

Face à ses concurrents, comme les socialistes, le MODEM ou le Parti de Gauche, le parti de la majorité présidentielle a beaucoup de retard sur internet. Alors que leur candidat s’apprête à sauter dans le grand bain présidentiel, l’équipe web de l’UMP s’active en coulisses pour avoir outil stratégique numérique prêt pour le jour J.

En matière d’internet, la droite a un sacré retard sur son concurrent socialiste, avec un quinquennat marqué par une succession d’échecs et de ratés en matière numérique. Tout le monde se souvient encore aujourd’hui de l’échec retentissant du réseau social « les créateurs du possible », lancé par Xavier Bertrand quand il dirigeait l’UMP, et qui a quand même coûté 500 000 euros. Aujourd’hui cependant, les membres de la majorité veulent croire que la situation a évolué dans le bon sens.

Selon Arnaud Dassier, ancien responsable numérique du candidat Sarkozy, « ils se sont améliorés et ont fait de meilleurs choix mais ce n’est pas difficile quand on part de zéro ». En effet, dès l’arrivée de Jean-François Copé à la tête du parti, une nouvelle agence est engagée « pour piloter sa stratégie et refonder techniquement toute sa sphère digitale » et le responsables des Jeunes Pop reconnait volontiers que « nos initiatives sont plus intelligentes et mieux reçues ».

Dans la lancée un nouveau site internet a été mis en place en septembre dernier, et l’équipe web renforcée d’une quinzaine de personnes. De même un gros travail de mobilisation a été lancée sur les réseaux sociaux, mais les responsables reconnaissent que sur Twitter c’est difficile car, selon Benjamin Lancar, « nous n’avons pas d’oracle du web » comme cela peut être le cas pour les socialistes qui disposent de blogueurs influents et très présents sur le site de micro-blogging.

La stratégie des internautes de l’UMP pour le moment est principalement de « mobiliser les militants, riposter aux mensonges de la gauche en pointant les contradictions du camp Hollande et la diffusion des contenus ». Cependant, certaines initiatives ont fait parler, comme l’achat par l’UMP du nom de domaine correspondant au slogan de campagne de François Hollande, la publication de la fausse Une de Libé pour parodier celle reproduisant la lettre du candidat socialiste ou les vidéos parodiques que diffusent régulièrement l’équipe net de l’UMP.

Néanmoins, la droite fait face aujourd’hui à un immense retard par rapport au aux socialistes, pour tout ce qui concerne le carnet d’adresses mails. En effet, grâce aux primaires, la gauche a pu recueillir pas moins de 700 000 adresses mails, ce qui fait dire à Arnaud Dassier que « le PS a une puissance de feu énorme car cela a un potentiel de diffusion virale quatre fois supérieur à celui de l’UMP ».

Pas encore dévoilé, le futur espace numérique du candidat Sarkozy devrait se reposer et s’appuyer sur la campagne numérique déjà pilotée par l’UMP, mais Franck Riester nous promet des surprises, comme par exemple un site web construit sous format télévisé. Cela reste cependant mince, en comparaison de la web-série lancée par Jean-Luc Mélenchon, l’écosystème numérique de François Bayrou ou le site de mobilisation de François Hollande.