Présidentielle : Hollande fait peur aux riches

On se croirait revenu en 1981, l'époque où on nous promettait un déferlement des chars soviétiques sur les Champs Elysée si jamais les socialistes arrivaient au pouvoir. Aujourd'hui ce n'est plus les chars russes qui menacent de nous envahir, ce sont les banquiers et industriels qui menacent d'abandonner le bateau France et de s'enfuir face au grand méchant loup socialiste.

Hier après-midi, lors d'une réunion publique de l'UMP sur le thème des délocalisations, le sénateur Serge Dassault a ainsi pu déclarer que "des milliers d'industriels vont essayer de partir maintenant qu'ils ont peur de socialistes". A peine catastrophée, l'industriel prévient que l'ISF, que prône la gauche, est un désastre pour les riches, et de conclure "qui va faire la croissance ? Qui va faire les emplois ? C'est pas les pauvres...alors les riches c'est bien, il faut les garder".

Le thème d'un François Hollande redouté par les riches et les patrons s'impose cette semaine dans la campagne, avec notamment des révélations du journal le Monde rapportant que de plus en plus de riches préparaient leur exil au moins fiscal. A la décharge du candidat socialiste, rappelons que l'exil fiscal est une pratique aussi vieille que les impôts et que même le bouclier fiscal de Nicolas Sarkozy n'a pas empêché les riches de chercher à payer moins d'impôts. Dans tous les cas, un tel climat de suspicion, comme si la victoire de la gauche était déjà installée dans l'opinion, n'est pas forcément flatteur pour le président actuel.