Présidentielle : Sarkozy et Hollande se rencontrent au diner annuel du CRIF.
Publié le Par Jennifer Declémy
C'est presque la photo qui dérange. A seulement moins de 80 jours de l'élection présidentielle, les deux prétendants les plus hauts dans les sondages se sont croisés hier. En toute cordialité, mais à ne pas trop répéter.
Ils ne s’étaient pas croisés en public depuis avril dernier, et on attendait une forte tension entre les deux prétendants au trône. Si leurs entourages ont tout fait pour qu’ils ne se croisent pas, les deux candidats n’auront pas échappé à la photo ensemble…à l’initiative de François Hollande.
Tous les deux participaient hier soir au dîner annuel donné par le CRIF, regroupant une centaine de personnalités politiques, artistiques et issues de la société civile. Comme à son habitude, le président de la république y a eu l’opportunité de prononcer un discours, mais il aura eu la surprise, en regagnant sa table, de voir le champion des sondages qui veut prendre sa place, se lever lui-même et venir à sa rencontre pour le saluer et lui serrer la main. Photo assurée, les deux hommes ont échangé quelques paroles, cordiales semblent-ils, avant de regagner chacun leur place, mais pas avant avoir salué Simone Veil pour le député de Corrèze.
Avant l’arrivée du chef de l’état, le candidat socialiste a réagi sur la polémique Guéant/Letchimy, estimant « que ce serait quand même un comble de faire des excuses à celui qui a déclenché une polémique qui n’aurait jamais dû être » et qu’on « avait mieux à faire à la veille d’une échéance importante que de parler de civilisations, de leur hiérarchie ».
Nicolas Sarkozy était l’invité d’honneur de ce repas, lui qui a une relation privilégiée avec le président du CRIF. Il est arrivé avec les parents de l’ancien otage Gilad Shalit, qu’il avait reçu dans l’après-midi et a prononcé un discours, dans lequel il a pu évoquer l’antisémitisme, Israël, les palestiniens, l’Iran et les printemps arabes. Evoquant l’exemple du tandem franco-allemand, le président candidat-sortant a souhaité que la Palestine et Israël suivent la même voie et que la communauté internationale change de méthode pour amener les deux pays ennemis à la table des négociations. Comme chaque année également, le chef de l’état a appelé à un durcissement des sanctions envers l’Iran, assurant que « l’acquisition de l’arme atomique par l’Iran est inacceptable ».
Dans le contexte fortement électoral, le président du Crif Richard Pasquier a assuré ne pas donner de consigne de vote, si ce n’est appeler contre les votes extrêmes, autrement dit Marine Le Pen. Mais le président Pasquier ne votera pas non plus Joly, dont il accuse le parti d’être anti-Israël.