Modem-UDI : une union stratégique pour les Municipales ?
Publié le Par Antoine Sauvêtre
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L’union des centres n’a pas été si simple à négocier mais ce soir, l’UDI et le Modem ne feront plus qu’un. Certains élus ne voient pas cette union d’un bon œil, alors que les municipales approchent à grand pas.
L’heure du mariage est inhabituel. Pourtant c’est bien à 17h15, lors d’une conférence de presse commune, que Jean-Louis Borloo et François Bayrou annonceront l’union du Modem et de l’UDI. Plus que l’originalité de leur faire-part, un tweet simultané des deux leaders, c’est la stratégie politique de cette union qui interroge. La réunion de ce soir ne devrait pas encore répondre à cette vaste question. Tout au plus, le nom du nouveau parti (L’Alternative ?) sera révélé.
Pourtant, les questions que suscite ce rapprochement sont nombreuses. UDI et Modem disposent chacun d’un leader relativement charismatique. Il leur faudra trouver un mode de désignation rapidement, primaires ou autres. Si l’élection présidentielle est encore lointaine, le parti unifié devra éviter une guerre des chefs semblable à celle qu’ont livrée François Fillon et Jean-François Copé à l’UMP il y a quelques mois.
Les municipales du mois de mars pourraient être le principal moteur de cette union. A savoir, rassembler un électorat déçu par la gauche et la droite, et s’imposer comme une alternative au Front National. Pourtant là encore, le consensus semble difficile à trouver. Cet été, les deux camps ne s’étaient pas entendus pour une alliance à Paris.
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Certains sympathisants UDI, parti de centre droit et dont le leader a été ministre du gouvernement Fillon, reprochent à François Bayrou d’avoir appelé à voter Hollande en 2012. Une consigne de vote que François Sauvadet, député UDI de la 4ème circonscription de Côte d’Or, avait qualifié de « foutage de gueule. » L’élu considère aujourd’hui que François Bayrou n’a toujours « pas levé toutes les ambiguités à Dijon, Paris et ailleurs. » Jean Christophe Fromantin, député UDI de Neuilly-sur-Seine, est encore plus critique à l’égard de ce rassemblement qu’il considère « hors sujet ». Pour lui, Modem et UDI sont « des ennemis d’hier… et d’aujourd’hui. »
De l’autre côté, un élu du groupe Modem ne semble pas apprécier un rapprochement avec le centre droit. A Paris, Jean-François Martins, élu au Conseil de Paris, a déclaré son soutien au camp d’Anne Hidalgo, alors que son parti représenté par Marielle de Sarnez s’oriente vers une alliance avec Nathalie Kosciusko-Morizet, la candidate UMP.
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En vue des Municipales, l’union des partis centristes n’est pas anodine. Il permettrait de regrouper les fidèles partisans de François Bayrou, et les récents électeurs de Jean Louis Borloo. En attendant, les représentants locaux du Modem et de l’UDI, attendent les consignes de leurs leaders, pour savoir si oui ou non, ils devront tendre la main à l’un de leurs adversaires.