Fronde de Fillon contre Sarkozy : les réactions à droite [vidéo]
Publié le Par Gaspar S.
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Depuis la Grande Motte où il tenait une réunion publique, François Fillon n'a pas voulu se laisser déborder par le retour amorcé par Nicolas Sarkozy. Les propos que l'ancien Premier ministre a tenus n'ont pas manqué de faire réagir.
Le 8 juillet dernier, Nicolas Sarkozy était apparu au bureau politique de l'UMP, où il avait pris la parole après avoir été acclamé par quelques uns de ses partisans à son arrivée rue de Vaugirard. François Fillon, son ancien Premier ministre, qui s'est déjà déclaré candidat pour les primaires UMP qui devraient avoir lieu en 2017, n'a pas voulu sortir du jeu. Devant ses amis, rassemblés à la Grande Motte, il a tenu un discours ferme à l'endroit de Nicolas Sakozy – dont on pressent les ambitions pour 2017.
Fillon: "L'UMP ne peut pas vivre dans l'attente... par BFMTV
«L’UMP ne peut vivre congelée, au garde-à-vous, dans l’attente d’un homme providentiel (...). Chacun a le droit de vouloir servir son pays et chacun aura le droit d’être candidat aux primaires, mais personne ne peut dire il n’y a rien à voir, le recours c’est moi !», a ainsi lancé François Fillon, bravache. «Rester sur son piédestal en attendant que la gauche s’effondre et en espérant être plébiscité des Français : ça c’est l’assurance d’échouer», a-t-il poursuivi. À propos de l'invalidation des comptes de campagne de Sarkozy, il avance, sévère : «On ne peut exiger des Français qu'ils respectent les règles, si nous mêmes nous les réfutons (...) Il faut solder le passé.»
Les réactions :
● Alain Juppé, pas le moment «d'engager la bataille de 2017»
«Au moment où l’UMP a plus que jamais besoin d’unité et de solidarité, les meilleurs d’entre nous ne trouvent rien de mieux que d’échanger quelques gracieusetés et d’engager la bataille de 2017. Super génial !»
● Nathalie Kosciusko-Morizet, un discours «bien décalé»
«Aujourd’hui, on est en pleine crise, les Français sont traversés de problèmes et d’inquiétudes, et leur inquiétude majeure n’est pas de savoir quel va être le leadership à la tête de l’UMP, mais alors pas du tout (…) Je passe ma vie sur le terrain dans le cadre de la campagne de Paris, les Français ne sont pas angoissés à l’idée de savoir qui va prendre le leadership de l’UMP»
● Éric Ciotti, Fillon «le meilleur pour gagner»
«François Fillon a les meilleures qualités pour gagner. Il faut quelqu’un qui rassemble le plus, et moi, je crois aujourd’hui que François Fillon a la capacité de nous faire sortir des frontières de notre camp (…). Il a les meilleures qualités pour nous faire gagner. Il rassemble largement les Français.(...) Dans les enquêtes d'opinion : il y a Nicolas Sarkozy très fort dans notre électorat, François Fillon a un regard chez les centristes, chez même des électeurs de gauche qui sont déçus, qui peuvent nous amener un électorat plus large.»
● Christine Boutin, «une crise de nerfs»
«Une fois de plus, François Fillon pique une crise de nerfs. Je ne suis pas surprise, de temps en temps, ça lui arrive comme ça. C’est un peu déplacé, la droite et l’opposition ont autre chose à faire (…). Moi, personnellement, j’ai été très déçue par ses positions très relatives sur le mariage pour tous.»
● Brice Hortefeux, «Fillon se préoccupe essentiellement de la présidentielle»
«François Fillon est bien évidemment libre de s’exprimer comme il l’entend, avec ses mots, ses centres d’intérêt et ses préoccupations - essentiellement une préocupation sur une élection présidentielle qui se déroulera dans plus de 45 mois (…). C’est son choix, c’est sa responsabilité. Je ne crois pas à la providence, ni à la confusion des calendriers (...) la préoccupation des Français, ce n’est pas une élection qui va se tenir dans très longtemps.»
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