Conférence de presse : Delphine Batho tire à vue sur Jean-Marc Ayrault
Publié le Par Gaspar S.
Parti socilaiste - flickr
Lors d'une conférence de presse très attendue l'ancienne ministre de l'Ecologie, évincée du gouvernement en début de semaine, a tenu des propos forts contre ''le tournant de la rigueur'' préparé par le Premier ministre.
Depuis l'Assemblée nationale, Delphine Batho, fraîchement limogée du gouvernement, a eu des mots particulièrement durs contre «la méthode» et les orientations de Jean-Marc Ayrault. L'ancienne ministre a notamment expliqué qu'il «n'y avait plus d'arbitrage collégial au sein du gouvernement».
Selon elle, le budget qui s'annonce pour l'année 2014 «marque un tournant», celui de «l'abandon» et du «fatalisme». «Il y a des résistances aux changements qui se concentrent sur l'écologie», a-t-elle jugé en attaquant les arbitrages de Jean-Marc Ayrault.
Pour aller plus loin : Limogeage de Batho : la vraie fausse fronde des Verts [vidéo].
Après avoir brièvement retracé son parcours politique, elle a rappelé son travail de porte-parole pendant la campagne de François Hollande et l'appel que lui avait fait le Premier ministre pour qu'elle prenne en charge le ministère de l'Ecologie. Elle a assuré qu'elle n'avait «jamais commis la moindre bourde ou le moindre couac».
«En aucun cas je n'ai manqué à la collégialité gouvernementale, y compris sur le budget», s'est elle défendue. «Ce que je n'accepte pas c'est l'abandon, le fatalisme», a-t-elle poursuivi. Selon Delphine Batho, le ministère de l'Ecologie est «très exposé à l'action des lobbys» et elle a laissé entendre que ceux-ci auraient pu avoir sa tête.
Pour mémoire : Delphine Batho n'est pas contente du budget... et le fait savoir [vidéo].
Elle a également assuré «ne pas avoir fini son travail» ce qui explique pourquoi elle n'a pas démissionné. Sur son limogeage, elle assure : «Je n'imaginais à aucun moment une réaction aussi disproportionnée...» Cinglante, elle a également glissé : «J'observe aussi que Jérôme Cahuzac, lui, a été remercié pour son travail [ndlr, dans le communiqué de Matignon].» Selon elle, au gouvernement, «il y a un problème sur le fond comme sur la forme».
À propos de son avenir, elle explique vouloir être «une lanceuse d'alerte». Elle retrouvera son fauteuil de député des Deux-Sèvres, «fidèle à [ses] électeurs». En outre, Delphine Batho, qui veut jouer le rôle de conseil auprès de la Fondation de Nicolas Hulot, a remercié les membres du gouvernement qui lui avaient témoigné leur affection, Arnaud Montebourg en tête.