France Politique

Le Conseil constitutionnel, lui aussi, vaut pour tous !

Publié le  Par Patrick Béguier

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Après la validation par le Conseil constitutionnel de la loi sur le mariage pour tous, certains opposants s'en prennent directement aux Sages. Injuste et dangereux !

 
Frigide Barjot, la chef de file des opposants au mariage gay, a, sitôt connue la décision du Conseil constitutionnel, crié à la "provocation", affirmé que la France changeait de "civilisation" et mis en cause les Sages de l'institution en "(doutant) sérieusement de (leur) indépendance". Christine Boutin, qui sans doute ne veut pas être en reste, a déclaré, elle, sur iTélé que "l'avis du Conseil constitutionnel (était) un avis politique et non fondé en droit". La présidente du Parti chrétien-démocrate et ancienne ministre s'est hissée au sommet de la barricade en proclamant :"La France va entrer en résistance" !
Le procès en politique fait aux juges suprêmes et gardiens du droit de la République française est injuste. Comme nous l'avons déjà écrit, le Conseil constitutionnel n'a pas été très tendre avec l'actuel gouvernement qui a pourtant tout juste un an d'existence : il a censuré la loi sur le logement social de Cécile Duflot, la fameuse taxe à 75% sur les revenus de plus d'un million d'euros, le dispositif bonus-malus sur les tarifs de l'énergie... Le pouvoir exécutif n'a pas bronché et s'est employé à revoir sa copie. Oublie-t-on, au passage, que les membres du Conseil ont été pour la plupart nommés par des responsables politiques de droite ! Ce ne sont pas de vieux gauchistes ni les obscurs tenants d'une morale laxiste qui ont validé le texte de loi.
 
Force et profondeur
 
Heureusement, d'autres opposants au mariage pour tous ont eu une attitude responsable. Le député UMP de la Drôme, Hervé Mariton, qui a depuis le début été en première ligne contre le mariage gay, a simplement "regretté" la décision des Sages. Ce qui ne l'empêchera pas de se battre pour ses idées. Jean-François Copé, sur TF1, s'est bien gardé de souffler sur les braises. "C'est une loi... que nous respecterons au nom de la République", a-t-il lâché. Le président de l'UMP a précisé, dans les colonnes du Monde, "qu'une fois au pouvoir, il nous faudra réécrire le texte sur le mariage gay". L'expérience montre que ce genre de promesses est rarement suivi d'effets (souvenons-nous du PACS !), mais Jean-François Copé est dans son rôle et ne conteste pas la légalité de la décision prise.
L'attitude de certains leaders du mouvement qui sonnent la charge n'en apparaît que plus inquiétante. Des groupes d'extrême-droite pourraient profiter de cet appel d'air pour s'engouffrer définitivement dans la violence. D'autres, emportés par leurs sentiments moraux et religieux, pourraient se persuader qu'une loi votée par les représentants du peuple et validée par la plus haute de nos institutions n'a aucune force comparée à la profondeur de leurs convictions.

La manifestation prévue le 26 mai sera celle de tous les dangers.







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