France Politique

Manif Mélenchon : beaucoup de monde, trop d'ambiguïtés

Publié le  Par Patrick Béguier

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Jean-Luc Mélenchon a réussi sa prise de la Bastille. Mais lui-même est enfermé dans ses excès et contradictions.

Publié le 5 mai 2013 à 19h34, réactualisé le 6 mai 2013 à 10h26

"180 000 personnes pour la Sixième République", s'est félicité cet après-midi le président du Parti de gauche lors de sa manifestation "coup de balai". Nul ne devait contester ce chiffre puisque la préfecture de police était censée ne pas opérer de comptage. Puis, surprise : elle a annoncé 30 000 manifestants ! Une certitude : une peinture rouge vif s'est déversée de la place de la Bastille à la place de la Nation. L'autre certitude : beaucoup de Français et pas seulement de gauche, sont excédés par les effets des politiques d'austérité menées, à marche forcée et parfois aveugle, dans l'Europe entière.

Mais il y a l'équation Mélenchon qu'aucun mathématicien ne parviendrait à résoudre. Que veut cet homme ? La Sixième République, alors qu'il demande avec insistance à revêtir l'habit de Premier ministre de la Cinquième et ne semble pas craindre vraiment d'être aspiré par la "monarchie verticale" qu'il dénonce ? Est-il le porteur de solutions qu'il prétend être lorsqu'il affirme, à la face de l'actuelle majorité, que "si vous ne savez comment faire, nous, nous savons", tandis que, de l'autre côté, il appelle carrément à "l'insurrection" ? Remobilisation, réforme, révolution ? Quel mot doit-on chercher dans son dictionnaire ?

 

"Petit monarque"

 

L'ambiguïté, faut-il préciser, n'est pas de son seul fait. Une simple comparaison suffit à le montrer : Olivier Besancenot, porte-voix du NPA, a déclaré que "cette marche (était) une manifestation de la gauche anti-gouvernementale" ; Eva Joly, l'ex-candidate écologiste à la présidentielle de 2012, a affirmé dans le même temps que "la manifestation du 5 mai (n'était pas) une mobilisation anti-gouvernementale. Elle doit être un point d'appui pour mener une autre politique"… Quant aux communistes, eux qui pensent déjà aux prochaines élections municipales, on les a sentis encore une fois gênés aux entournures. "Une année gâchée pour le changement, c'est déjà trop", a expliqué Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. Simplement gâchée ? Tout peut s'arranger alors !

Reste l'intolérable : affirmer, comme Jean-Luc Mélenchon dans Le Parisien, que "Hollande est l'une des causes de la crise", alors qu'il prend pleine face ses effets dévastateurs, ou traiter le chef de l'État, élu démocratiquement par les Français, de "petit monarque hors de tout contrôle". On le croyait assoupi sur son pédalo…







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