François Fillon écrit aux adhérents de l'UMP.

L'ancien Premier ministre a envoyé une lettre hier aux près de 300 000 militants de son parti, alors qu'ils doivent voter dans deux semaines pour la présidence du parti. Y dressant un état économique alarmant du pays qu'il a pourtant dirigé pendant cinq ans, François Fillon y prend également ses distances avec l'appel à manifester de son rival, Jean-François Copé.

"Le risque de déclin de la France se précise chaque jour un peu plus" juge le député de Paris qui décrit "la croissance (...) au point mort, le chômage [qui] s'amplifie, les entreprises [qui] n'investissent plus" et qui dénonce "la gauche [qui] a démontré son impuissance face à la crise". "Devant l'urgence, notre priorité est d'être les premiers opposants de la gauche" insiste François Fillon qui ne veut "jamais laisser les socialistes en paix".

Mais embêter la gauche ne veut pas dire manifester dans la rue avec le député-maire de Meaux. Ainsi, dans cette lettre, l'ancien Premier ministre tacle son rival en rappelant que "partout où je fus en responsabilité, j'ai eu la volonté de réformer. Jamais je n'ai cédé aux intimidations de la rue ou aux diktats des sondages. Quand l'intérêt national est en jeu, je ne transige pas". Or, précise François Fillon, le rôle de l'UMP est d'avant tout d'avoir "des propositions (...) solides, un comportement (...) digne, une force de conviction [qui] devra rayonner au-delà de nos rangs".