François Bayrou, le plus gaulliste des centristes.

Invité spécial hier de France Inter, François Bayrou est longuement revenu sur la création de l’UDI, sur sa place dans l’échiquier politique, et de manière pas si surprenante que cela, le centriste proclamé qui refuse de choisir entre droite et gauche, a mis en avant sa fibre gaulliste, n'hésitant pas à se comparer à l'illustre Général, notamment sur sa période 1947-1958, quand l'ancien président a vécu dans l'isolement politique le plus complet, avant de revenir en force. 

"C'est pas d'être au pouvoir qui compte (...) Je vais reprendre l'exemple que j'aime (...) Le Général de Gaulle, il est resté dans cette situation que vous décrivez, ayant vu juste et n'étant pas suivi par le monde politique classique, il est resté pendant six ans, tout seul, il avait même été conduit à dissoudre son parti et il était à Colombey-les-deux-Eglises, et personne n'allait le voir" décrit ainsi l'ancien candidat à la présidentielle dans un parallèle plus qu'évident entre lui-même et le premier président de la Cinquième République, tant son isolement politique est aujourd'hui ce qui caractèrise le plus François Bayrou.

Tous politiques - François Bayrou par franceinter

"Plus le temps avance et plus je suis en effet gaullien" confie ensuite l'ancien député centriste, qui fait là part d'un paradoxe évident. Un centriste gaulliste ? L'expression semble relever de la plus pure des oxymores, et pourtant, il y a des points de comparaison évidents entre les deux hommes. Si l'on peut ne pas être d'accord avec les solutions prônées par le centriste pour résoudre l'état de crise qui règne aujourd'hui, on ne peut cependant nier que l'homme est resté droit dans ses botes depuis de nombreuses années, et a toujours fait preuve d'une ligne politique qui n'a jamais varié, ce qui est infiniment rare pour un homme politique.

Reste que ce n'est pas pour autant que le même destin attend François Bayrou. Le système politique n'est plus le même, et surtout, pour devenir le sauveur qu'il espère tant être, comme le fut le Général de Gaulle, il faut encore que, comme De Gaulle, on le rappelle au pouvoir. Rien de moins sûr....