Certains socialistes s'élèvent contre un déficit à 3%.
Publié le Par Jennifer Declémy
De plus en plus de voix socialistes s'élèvent pour réclamer un délai supplémentaire avant de parvenir à un déficit à 3% du PIB.
Alors que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le président Hollande et plusieurs ministres continuent de marteler que le déficit à 3% du PIB sera atteint l'année prochaine, certains responsables de la majorité socialiste commencent à exprimer publiquement leurs doutes quant à la pertinence de cet objectif.
Le premier à avoir cristallisé ces interrogations publiquement, c'est le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui estime que l'absence de croissance probable pour l'année prochaine empêche d'atteindre cet objectif des 3%. "On ne peut pas demander le même effort aux pays lorsqu'il y a croissance et lorsqu'il n'y en a pas" plaide l'élu de Seine-Saint-Denis, rejoint sur ce point par de plus en plus de voix dans son parti.
L'aile gauche du parti aussi naturellement abonde dans ce sens, à l'instar du député Jérôme Guedj qui est satisfait de voir que d'autres que lui portent le problème sur la scène publique. "Je suis pour le sérieux budgétaire mais les 3% ne doivent pas être une obligation qui balaye tout le reste" argumente-t-il. Et hier, c'est le patron par intérim du PS, Harlem Désir qui a jugé que le Gouvernement pourrait revoir cet objectif si la croissance était encore plus basse que prévue. Le débat devrait encore prendre de l'ampleur si les perspectives économiques deviennent encore plus mauvaises dans les mois à venir.