Les français de plus en plus eurosceptiques.

Il y a vingt ans les pourfendeurs du traité de Maastricht perdaient de justesse la bataille et le concept de monnaie unique était adopté par une petite majorité de français, encore méfiants vis-à-vis de l'euro. En 2012, si le vote avait lieu de nouveau, les français diraient clairement non, comme le montre un sondage Ifop, et ce à une large majorité de 64% contre.

67% des français pensent que depuis Maastricht, l'Union européenne avance dans le mauvais sens, mais ce constat s'est bien sûr imposé avec la crise de la dette européenne qui frappe l'Union depuis quatre ans et qui impose des cures d'austérité souvent drastiques dans les états membres, sans que les citoyens n'en apercoivent les contreparties positives qu'il peut y avoir à l'euro, au contraire perçu comme la cause de la hausse des prix depuis dix ans.

60% des français sont également hostiles à un approfondissement de l'union économique et budgétaire que désire par exemple l'Allemagne. 45% des sondés pensent que l'euro a aggravé encore plus la crise mais, paradoxe, 65% ne souhaitent pas un abandon de l'euro. 65% sont en faveur d'une exclusion de la Grèce si elle ne parvient pas à réduire ses déficits et 84% ne veulent pas d'une adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Enfin, 76% des personnes interrogés estiment que l'Union européenne ne remplit pas son rôle pour limiter les effets de la crise mais seulement 27% pensant qu'il n'est pas de l'intérêt de la France de faire partie de l'Union.