Bernard Thibault demande à Jean-Marc Ayrault de choisir entre patrons et salariés

Non content des déclarations du premier ministre hier lors de l’université d’été du Medef, Bernard Thibault somme Jean-Marc Ayrault de définir sa position et de choisir entre les revendications des salariés et celles du patronat. Le secrétaire général de la CGT estime qu'il « y a une forme d'alarme sur la situation économique et sociale » lors d’une interview à Reuters. Reconnaissant le fait que le premier ministre souhaite «convaincre l'ensemble des acteurs sociaux de trouver un consensus sur les négociations à venir concernant l'emploi », le syndicaliste assure qu’il «  faut dire la vérité: entre ce que revendique le Medef, plus de flexibilité sur le marché du travail, un allègement du coût du travail, et ce qu'attendent les salariés qui ont majoritairement contribué à un changement de majorité politique, il y a des attentes contradictoires ».

« De ce point de vue-à, le gouvernement va devoir faire des arbitrages, il ne pourra pas nier des revendications qui s'opposent, celles des employeurs et les nôtres » continue le secrétaire général de la CGT. Alors que Bernard Thibault  déclare que selon lui « la flexibilité du travail est déjà énorme en France et que le chômage augmente dans les pays comme l'Espagne l'Italie ou l'Allemagne qui ont plus encore flexibilisé leur marché du travail », il affirme que « ça n'est vraiment pas un bon exemple. Ça serait plutôt un argument pour résister à toute velléité de déréglementer encore davantage le marché du travail ». Le patron de la CGT a également demandé au gouvernement de prendre des mesures concrètes, en citant comme exemple un « droit suspensif permettant d'examiner des alternatives » pour faire face aux différents plans sociaux de la rentrée.