La guerre est déclarée à l'UMP
Publié le Par Jennifer Declémy
Expert reconnu en langue de bois, Jean-François Copé joue les schizophrènes en prônant à la fois le rassemblement et en taclant aussi méchamment son rival François Fillon.
Arriveront-ils à tenir jusqu'au soir du 17 juin sans faire exploser leur animosité déjà bien palpable au grand jour ? Rien n'est moins sûr entre Jean-François Copé et François Fillon qui multiplient tous les deux les attaques depuis la semaine dernière, se battant pour le leadership d'un parti entré dans une grave crise identitaire.
Après le "il n'y a pas de leader naturel à l'UMP" de l'ancien Premier Ministre qui a suscité le courroux des amis du député-maire de Meaux, c'est au tour de ce dernier de sortir les armes en taclant, sans le nommer, François Fillon "à qui on a tout donné". Se décrivant lui-même comme un brave soldat courageux et qui a du lutter férocement pour arriver là où il en est aujourd'hui, Jean-François Copé a ainsi déclaré "il y en a qui, je ne sais pas comment ils se sont débrouillés....Formidable quoi.....On leur a tout donné et ils ont fait un parcours de ceux à qui on a tout donné". Les oreilles de l'ancien premier ministre ont du méchamment siffler hier soir.
En privé, Jean-François Copé et ses amis ne cessent de dénigrer François Fillon qu'ils accusent d'en être arrivé là où il est par chance, et il semble qu'aujourd'hui le patron de l'UMP ait commencé à mettre cet argument en avant pour séduire les militants qui préférent encore l'élu de la Sarthe. Pour Jean-François Copé l'enjeu est simple : convaincre, dans les cinq-six mois avant le congrès de l'automne, que lui seul à la force suffisante pour relever le parti, lui qui, depuis qu'il est à la tête de l'UMP, enchaîne les raclées électorales. Le combat risque d'être féroce.