Législatives : Marine Le Pen veut être l’arbitre des élections.
Publié le Par Jennifer Declémy
Edito : en proposant de soutenir exceptionnellement des candidats PS ou UMP au second tour, Marine Le Pen tente de se crédibiliser, mais elle tend aussi un piège qui peut se révéler mortel aux partis républicains.
On n’en a pas fini d’entendre parler de l’extrême-droite, d’autant que sa dirigeante veut peser sur la vie politique durant les cinq prochaines années. Sa nouvelle idée pour ce faire est un cadeau empoisonné en direction du PS et de l’UMP : en cas d’absence du Front National au second tour des législatives, Marine Le Pen déclare qu’elle pourrait apporter son soutien à un candidat PS ou UMP, « en fonction de sa valeur humaine ».
Une Le Pen qui veut juger de la valeur humaine de quelqu’un quand son père a été condamné plus de 20 fois par la justice, dont de nombreuses fois pour incitation à la haine raciale, antisémitisme et compagnie, quand certains candidats qu’elle présente ont eux-mêmes été condamnés (Alexandre Simmonot dans le Val d’Oise) et quand certains de ses proches (Frédéric Chatillon) approuvent le dictateur Bachar Al-Assad dans son massacre des civils syriens, la situation prête donc à rire. En réalité, elle illustre en réalité la stratégie vicieuse et sournoise de l’extrême-droite qui veut véritablement contaminer toute la vie politique française en y insufflant ses idées xénophobes et inégalitaires, et dans le cas présent, en soutenant des candidats qui, de facto, seraient soupçonnés eux aussi d’entretenir de telles idées. Si de tels cas survenaient, quelle légitimité aurait le candidat UMP ou PS (même si ce dernier cas de figure ne risque pas ou peu de survenir) ? Un soutien Front National serait en réalité, pour la carrière de ces élus, un coup extrêmement difficile, et seuls en réalité les élus de la Droite Populaire pourraient être ravis d’un tel soutien, mais dans leurs circonscriptions le FN se maintiendra très certainement et ils ne sont donc pas concernés.
Marine Le Pen veut devenir un allié respectable dans la vie politique française : elle veut être prise au sérieux par les dirigeants de la droite républicaine pour devenir un parti au pouvoir, comme c’est le cas en Autriche, en Italie ou aux Pays-Bas, avec les résultats que l’on connait. Offrir son soutien est une première manière de parvenir à se respectabiliser et de tenter de faire oublier que son parti est xénophobe, inégalitaire, qu’il pose de sérieuses entraves à la liberté et la fraternité. Mais pour le moment, le manque de réactions de la part du PS et de l’UMP montre qu’elle a encore beaucoup de chemins à faire avant de devenir crédible. Heureusement.
Anais
24/05/2012 17:51
On devine naturellement l'opinion politique du journaliste. Restez neutre pour un article serait appréciable. Et certains arguments Seraient à revoir on ne pense pas tous pareil et HEUREUSEMENT !!!!