François Hollande : une cérémonie sans hommages à Nicolas Sarkozy.
Publié le Par Jennifer Declémy
La cérémonie de passation des pouvoirs qui s'est déroulée hier, si elle a été voulue sobre, a néanmoins démontré que les traces de la violente campagne présidentielle qui vient de se terminer ne se sont pas encore estompées.
Est-ce la campagne très brutale qui a laissé des séquelles entre les deux hommes ? Hier, lors de la cérémonie de passation des pouvoirs, on aura en effet remarqué que si François Hollande a rendu hommage à ses prédécesseurs, trouvant à chaque fois un qualificatif pour louer leur action, cela n’a pas concerné le président sortant, à qui il a simplement adressé ses vœux pour son avenir.
Pourtant, le nouveau président avait fait campagne sur le thème de rassemblement, alors que la France se divise aujourd’hui en deux, voire en trois, et que la société française souffre de tensions d’une violence incroyable. Or, dans son allocution exprimant les grands axes de son quinquennat (décentralisation, Union Européenne, éducation etc), le nouveau chef de l’état a dressé une critique implicite du mandat qui vient de se terminer. Evoquant « une dette massive, une croissance faible, un chômage élevé, une compétitivité dégradée », François Hollande a clairement voulu marquer la différence avec son prédécesseur. « Je fixerai les priorités mais je ne déciderai pas de tout pour tout et partout » a-t-il promis, se posant très clairement en président aux antipodes du sarkozysme.
Alors que son parti a dénoncé durant cinq ans l’hyperprésidence exercée par Nicolas Sarkozy, François Hollande lui explique que « le pouvoir sera exercé au sommet de l’état avec dignité et simplicité », « les règles de nomination des responsables publics seront encadrés. La loyauté, la compétence et le service de l’intérêt général sera mon seul critère ». Si ce n’est pas une attaque en règle de l’ère Sarkozy, cela y ressemble néanmoins beaucoup. La réconciliation, ce n’est peut-être pas pour maintenant.