François Rebsamen, le très sécuritaire maire de Dijon

Discret, François Rebsamen ne fait pas partie des ces politiciens qui sont à l’affût de la moindre caméra. Lors de la victoire de François Hollande à la présidence de la République, le 6 mai dernier, de nombreux éléphants se sont étonnés de constater son absence place de la Bastille. Mais le sénateur-maire de Dijon préférait fêter le « changement » aux côtés de ses administrés. Silencieux sur la question de sa possible nomination place Beauvau, l’élu bourguignon ne confirme pas les rumeurs mais ne les infirme pas non plus. Invité du 19/20 de France 3 Bourgogne lundi 7 mai, à une question quant à sa possible nomination comme ministre de l’Intérieur, il a répondu « J’ai été chargé du dossier Sécurité, je l’ai fait. Maintenant cette décision est entre les mains de François Hollande (…) C’est lui le président. C’est lui qui décidera. Il connaît mes compétences sur ce dossier ».

Derrière l’homme tranquille se trouve un atout pour le Parti socialiste. Ami de longue date du président élu, François Rebsamen connaît les rouages du parti, ses forces et ses faiblesses. Celui qui n’a jamais été député, malgré sa candidature en 2002 dans la première circonscription de Côte d’Or n’est pas un arriviste. Peu présent sur le plan national, il préfère se concentrer à la gestion de sa ville, Dijon, dont il élu maire en 2001. Secrétaire national du PS en 1997, puis numéro 2 du parti depuis 2005 après le départ de Laurent Fabius, il travaille en étroite collaboration avec François Hollande, alors premier secrétaire du PS. En 2007, il est désigné codirecteur de la campagne présidentielle de Ségolène Royal. C’est à cette période qu’il aurait aimé être place Beauvau si la candidate PS avait été élue.

Mais cet appel du Ministère de l’Intérieur est plus ancien. Repéré par Pierre Joxe, président du conseil régional de Bourgogne, ce dernier lui propose le 10 mai 1981, le jour même de la victoire de François Mitterrand de rejoindre son équipe au conseil régional. En 1984, Pierre Joxe est nommé au Ministère de l’Intérieur choisit « Rebs » comme certains le surnomment comme chef de cabinet. Fasciné par ce ministère, sa nomination pourrait être le remerciement de tant d’années de dévouement au Parti Socialiste.