Vincent Peillon, probable successeur de Luc Chatel

Agrégé de philosophie, Vincent Peillon enseigne cette discipline pendant une quinzaine d’années mais en parallèle de son métier d’enseignant, il met un pied en politique. Celui qui est pressenti pour être le successeur de Luc Chatel au ministère de l’Education nationale connaît cet environnement et compte bien faire changer les choses. Cheval de bataille de François Hollande dans son programme, l’éducation est une des priorités de Vincent Peillon. Chargé de l’éducation dans l’équipe du président élu, il va mettre en œuvre, s’il est nommé ministre, « une refondation de l’école de la République » et apportera aux enseignants le « respect » qu’ils méritent. Et la tâche s’annonce rude. Au lendemain de l’élection de François Hollande, Luc Chatel a signé un décret portant sur l’évaluation des enseignants. Sujet très sensible, le monsieur éducation du président a déclaré dans un communiqué que le gouvernement abrogera le décret dès son entrée en fonction. « En exprimant de manière très claire la volonté de revenir sur le décret, dans des termes condamnant la méthode comme le fond, Vincent Peillon marque son territoire et donne des pistes quant à la méthode qu’il compte mettre en œuvre. Le texte publié sur le site du PS constitue ni plus ni moins son premier acte de ministre de l’Education Nationale » annonce l’Express.

Ses premiers pas en politique il les fait au côté d’Henri Emmanuelli en 1992 lorsqu’il devient assistant de ce dernier alors président de l’Assemblée nationale. Une fois la vie politique embrassée, tout s’enchaîne rapidement pour le probable futur ministre de l’Education nationale. Deux ans plus tard, il devient membre du bureau national du parti socialiste et délégué auprès du premier secrétaire du parti, Lionel Jospin. Puis s’ensuivent un mandat de député dans la 3^ème circonscription de la Somme suite aux élections législatives de 1997, la présidence d’une mission d’information sur la délinquance financière et les paradis fiscaux en Europe et le poste de porte-parole du PS de 2000 à 2002. Mais au lendemain de la défaite de Lionel Jospin à la présidentielle, il décide de démissionner de son poste de porte-parole et va créer le Nouveau Parti Socialiste accompagné par Arnaud Montebourg et Julien Dray. Malgré son échec aux législatives de 2002, il est élu député européen en 2004 et garde contact avec la politique nationale.

Connaissant les rouages du Parti Socialiste, Vincent Peillon va être utile à Ségolène Royal lorsqu’elle perd l’élection présidentielle en 2007 car il va permettre de faire le lien entre le parti et celle dont il a été le porte parole pendant sa campagne. Mais ce poste ne va lui permettre de se faire connaître du grand public. Restant dans l’ombre, il reste en retrait face au très médiatique Arnaud Montebourg. Fidèle à Ségolène Royal pendant de nombreuses années, il va même jusqu’à créer en 2009 le courant « Espoir à gauche » qui réunit tous les militants qui ont soutenu la motion de la candidate socialiste.

Discret, Vincent Peillon n’en est pas moins déterminé. Souhaitant fédérer les différentes sensibilités et rénover le PS, il semble prendre quelques distances en désirant un rassemblement du parti. Selon lui, « il faut développer les réseaux à l’intérieur même du parti et participer à sa direction ». Mais cette vision différente de la politique et son côté effacé n’ont pas été un handicap pour cet homme, bien déterminé à faire évoluer l’éducation.