Législatives : le PS se divise sur le cas Mélenchon
Publié le Par Jennifer Declémy
Après la déclaration de candidature de Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont, les dirigeants socialistes se divisent sur la pertinence de cette candidature.
Il y a ceux qui espérent qu'ainsi Marine Le Pen n'entrera pas à l'Assemblée nationale et il y a ceux qui ne veulent pas voir le Parti Socialiste battu dans une terre historiquement ancrée à gauche. La candidature de Mélenchon aux législatives, dans la circonscription d'Hénin-Beaumont, divise les cadres de la nouvelle majorité présidentielle qui ont bien du mal à trancher.
Ségolène Royal ce matin a ainsi salué le "combat républicain" qui se joue désormais dans cette ville du Pas-de-Calais gangrenée par l'affairisme, la corruption et le clientélisme des socialistes de cette fédération. "Il est en cohérence avec ce qu'il a dit pendant la campagne présidentielle puisqu'il s'est beaucoup porté en contradicteur de Marine Le Pen. Je trouve ça très bien d'aller porter le feu sur ce territoire" a ainsi estimé l'ancienne candidate à la présidentielle, qui avait déjà félicité l'ancien socialiste pour sa campagne présidentielle il y a quelques semaines, et lui accorde donc ainsi, implicitement, un blanc-seing.
Mais la patronne du PS, Martine Aubry, ne voit pas d'un si bon oeil l'ancien sénateur débarquer dans le département voisin du sien, et critique le "match médiatique" qui va désormais se dérouler et remiser au second plan le candidat socialiste, Philippe Kemel, dont l'honnêteté n'est pas des plus évidentes dans une ville où beaucoup soupçonnent le scrutin qui l'a désigné comme candidat comme étant truqué. Pourtant, la maire de Lille estime que ce dernier "est un formidable candidat" qui "n'a pas besoin du soutien de l'extérieur pour battre Marine Le Pen".
"Jean-Luc Mélenchon a le droit d'aller où il veut (...) mais je dis simplement que le candidat du parti socialiste n'a besoin de personne pour battre Marine Le Pen, j'en suis absolument convaincue" a également déclaré la première secrétaire, dont la gestion de la fédération du Pas-de-Calais justement est fortement critiquée, tant la corruption qui y règne a permis à l'extrême-droite de se faire un lit dans cette région ravagée par la misère. Pourtant, l'ancien député socialiste de cette circonscription, Albert Falcon, avait déjà fait part de ses doutes devant la candidature de Kemel aux pontes du parti, estimant "il ne tiendra pas le choc" devant le rouleur compresseur médiatique qu'est Marine Le Pen. A l'époque, la rue de Solférino lui avait répondu qu'il gardait à l'oeil cette circonscription et que, en cas de risque de la voir basculer dans le giron de l'extrême-droite, elle pourrait modifier sa stratégie.