Les premiers chantiers économiques du président Hollande.

Le chantier économique sera le chantier principal de ce début de mandat du président élu dimanche dernier et déjà les défis se multiplient pour François Hollande. Entre les plans sociaux qui menacent de se succèder en masse dans les prochains mois, une prévision de croissance moindre pour 2013 et un contexte de récession fort, le président socialiste semble déterminé à mettre en place de nombreuses réformes.

Enrayer la compétivité économique devrait être un des objectifs prioritaires du quinquennat, alors que le déficit du commerce extérieur atteint les 70 milliards d'euros. Pour enrayer ce déclin, la gauche propose de raboter les allègements Fillon sur les bas salaires, supprimer la TVA sociale, réorienter les financements et allégements fiscaux vers les entreprises qui investissent et qui sont offensives à l'international, favoriser la recherche et l'innovation mais aussi améliorer le crédit impôt recherche. Telles sont les premières mesures proposées par François Hollande, qui devront être jugées à l'aune des résultats.

Le deuxième défi est de résorber le déficit public pour répondre aux critères européens. Cela devrait passer principalement par une réforme fiscale qui supprimerait une bonne partie des niches fiscales (il en existe plus de 600 aujourd'hui) tout en faisant voter une dizaine de milliards de hausse d'impôts sur les ménages les plus riches. Cela passe aussi par une taxation à 75% des revenus au-dessus d'un million d'euros.

Ramener du pouvoir d'achat est également un objectif fixé par le président Hollande, en donnant un coup de pouce au smic, en augmentant de 25% l'allocation de rentrée scolaire, en bloquant le prix de l'essence si celui-ci s'envole mais aussi en réformant les tarifs de l'électricité et du gaz, pour ainsi aider les ménages les plus modestes qui sont aujourd'hui les principales victimes de la crise. L'économie française se basant en grande partie sur la consommation, l'idée est ici de donner un coup de fouet à la croissance par ce biais.

Enrayer le chômage enfin, c'est le chantier économique principal pour la gauche au pouvoir, alors que ce taux de travailleurs sans-emplois explose littéralement et que les attentes sont très fortes dans ce domaine. L'annonce de futurs plans sociaux dans les semaines à venir rendra cette tâche d'autant plus difficile que, avec une croissance prévue comme nulle, l'amélioration de la situation du marché du travail ne parait pas possible dans les prochains mois. Un dossier sensible qui pourrait causer les plus grosses difficultés pour le prochain gouvernement de François Hollande.