Présidentielle : les mensonges du débat.

C'est certainement le mot qui aura été le plus prononcé hier soir entre les deux protagonistes, celui de "mensonge" qui a fusé de la part des deux candidats qui se sont mututellement accusés de mensonges. Et si les deux hommes n'ont pas été exempts de ce travers hier soir, c'est indubitablement Nicolas Sarkozy a prouvé qu'il était un expert en la matière.

- Les collectes de fond au Bristol avec Eric Woerth : alors que Nicolas Sarkozy a catégoriquement nié avoir participé à de telles collectes de fonds et s'être comporté en dirigeant de parti pendant son mandat, il existe de nombreux articles, entre 2009 et 2011, où Jean-François Copé lui-même confirme les rencontres entre les donateurs les plus généreux de l'UMP et le président sortant.

- La frontière entre la Grèce et la Turquie est complètement ouverte : affirmation du candidat UMP, elle est erronée, dans la mesure où des policiers sont postés tout au long de cette frontière pour empêcher l'immigration clandestine et une clôture de sécurité est en cours de construction.

- Berlusconi n'est pas membre du PPE : faux, contrairement à ce qu'affirme le président sortant qui, au début de son mandat, était pourtant très proche de l'ancien premier ministre italien. 

- Il n'y a jamais eu de violences pendant les cinq ans de mon quinquennat : sur ce sujet Nicolas Sarkozy oublie de parler des émeutes de Villiers-le-Bel, du 25 au 27 novembre 2007, ce qui a causé la mort de deux adolescents et de violentes echaffourrées. 

- Aucun syndicat en Allemagne n'appele à voter pour un candidat : en 2005 IG-Metall avait appelé à voter pour le candidat du SPD.

- La France est le seul pays qui n'a pas connu un trimestre de récession depuis 2009 : faux, il y a aussi l'Allemagne, la Suède, la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis.

- La France est le seul pays où existe l'ISF : faux, il existe aussi en Suisse et en Italie, tandis que l'Espagne l'a rétabli l'année dernière.

François Hollande aussi a fait quelques erreurs et mensonges naturellement, notamment sur la dette publique, dont le socialiste estime qu'elle a augmenté de 600 milliards en cinq ans, alors qu'il s'agit plutôt d'un peu plus de 500milliards. Sur les chiffres du commerce extérieur, François Hollande avait également tort sur les chiffres, dans la mesure où il s'est trompé sur les dates : si en 2002 le solde du commerce extérieur était bien positif, il était négatif en 2000 et 2001.